Restrictor Plate
Slamtona 500 (EP)
Genre slam, brutal death metal, hardcore
Pays États-Unis
Label autoproduction
Date de sortie 29/03/2024

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Slamtona 500 est le tout premier EP du groupe Restrictor Plate, formé en 2023 à Richmond, dans l’État de Virginie. Dans cette ville se trouve l’un des circuits les plus importants de la discipline Nascar, qui consiste à faire cinq cents tours d’une piste ovale pendant environ trois ou quatre heures, le tout dans des véhicules ultrapuissants. Une plaque de restriction est une petite pièce installée dans un moteur qui permet de réguler la puissance (et donc la vitesse) du véhicule. Ce type de dispositif est notamment utilisé dans le Nascar, suite à un grave accident qui a eu lieu en 1987.

La couverture donne dès le premier coup d’œil une petite idée de ce qui va se passer pendant les quatorze prochaines minutes : une déferlante de violence, de breakdowns et de bolides qui vrombissent. Que la course commence.

Le morceau éponyme Slamtona 500 ouvre l’EP. On est accueilli par les rugissements des moteurs et le clip audio d’un accident, survenu en 2014 et dans lequel un pilote a été renversé sur le bord du circuit. Super ambiance, n’est-ce pas ? Après un petit passage instrumental déjà très lourd, un sample audio fait la transition avec le prochain morceau : « God bless our troops, God bless America, and gentlemen, start your engines ! ». Beaten with a Monkeywrench débute par le son des voitures Nascar démarrant en trombe. Outre des chugs épais, les riffs sont par moments plus rapides, en trémolos et assez aigus. Accompagné par des doubles kicks, le jeu de guitare de Troy James apporte quelque chose de presque mélodique au slam de Restrictor Plate.

Nitromethane Tripsy s’ouvre sur les chapeaux de roues. Le jeu de batterie est très intéressant. En effet, il alterne entre des blast beats et des slams très lents, que Mark Ramirez sublime par l’utilisation des cloches de cymbales. La double pédale rend le tout assez dynamique, et la caisse claire, qui arbore un son très métallique, est caractéristique du slam. Le prochain morceau, Truck Nutz, s’ouvre quasiment sur un breakdown. Celui-ci est accompagné par la voix caverneuse de Hunter Hostile, le chanteur du groupe. Il débite les paroles à une cadence soutenue, ajoutant de petites touches hardcore que j’apprécie énormément, tout en produisant des growls profonds et « sales ».

Earnhardt Stomp clôt cet EP. Le morceau raconte la mort du grand pilote Dale Earnhardt Sr., décédé en 2001 dans un accident lors d’une course. La basse, jouée par Russel Pompa Jr., semble sortie d’un album de death metal des années 90. Couplée aux riffs de guitare lourds, cet assemblage contribue à d’absurdes breakdowns qui seront certains de détruire la nuque de chaque auditeur ou auditrice.

Slamtona 500 est un très bon début pour les nouveaux-venus de Restrictor Plate. Lourd à souhait, leur slam est épicé par des passages rapides et des influences hardcore, tout en arborant un feeling death metal old-school, ce qui rend le tout d’autant plus bestial et méchant. Le groupe ne se prend pas trop au sérieux, on peut le voir à travers les thèmes abordés ou encore les paroles de cet EP, un mélange de gore caractéristique au slam et de l’univers déjanté (ce mot n’est pas choisi au hasard) du Nascar. Restrictor Plate arrive à transmettre la violence de ce sport automobile à travers une musique lourde, épaisse et par-dessus tout fun à écouter. Si vous désirez vous fendre la nuque sur du bon slam un peu débile, je ne peux que vous recommander Slamtona 500. Groupe à surveiller de très près !

Cet EP ravira les fans de Guttural Slug, PeelingFlesh et de slam old-school.