Tout juste le temps de prendre un verre et des bouchons d’oreille qu’à 20 h 30 pétantes, Sarmates ouvre les hostilités, des instruments à cordes plus qu’il n’en faut qui s’entrelacent et mettent à mal mon oreille pourtant avertie. Qui joue quoi quand, on sent le travail, certains accords sont doublés, triplés ce qui leur donne une profondeur, d’autres dissociés permettent aux guitaristes de se répondre et de gagner en vitesse. On peut dire que si l’on ne voit pas le visage des protagonistes en ce début de concert, toute l’attention est dirigée vers leurs sons.
Petit à petit, les membres de Sarmates dévoilent leurs peintures de guerre. Si le groupe tire son nom d’un ancien peuple cavalier scythique de nomades de la steppe pontique, cela explique peut-être l’étrangeté dans laquelle on est parfois plongés. Je ne suis pas une habituée du genre et j’avoue que la suite de la soirée va confirmer mon envie de découvrir ou redécouvrir les artistes du genre.
Un peu d’attente pour Sorcières, le temps d’être mauvaise langue sur les balances jusqu’à ce que l’on découvre que le groupe joue sans batteur pour la première fois. L’ingé son a visiblement sauvé le show entre enregistrement et réglages au pas de course, merci à lui ! Il faut dire que l’impatience se faisait sentir après la mise en bouche. 21 h 30, c’est parti, Sorcières est excellent et le violon joué note par note au doigt les fait s’incruster comme des gouttes d’eau sur la feuille de nos tympans et ajoute par moments un tempo supplémentaire. Les guitares prolongent le son de certaines de ces notes pour être à l’unisson avec le violon. Je note la très bonne maîtrise de sa voix par Pierre-Alain Stigand, le français n’est pourtant pas facile dans ce genre. Je n’adhère pas forcément au décorum mais il est justement amené. Le public est de bonne humeur, il est là pour s’amuser et savourer une belle ambiance de metalleux et metalleuses. Nous sommes en effet nombreuses en ce samedi soir. La fin du set donne chaud et l’ambiance est bien là !
Une photofinish en stock et on repart de plus belles avec Celtibeerian. Alors, le line-up a changé depuis celui que je connaissais, c’est-à-dire avant 2022, et la partie féminine du groupe nous a fait l’honneur de chanter son premier morceau sur scène ce soir-là. Cette femme est extraordinaire, Clara Palomares manie la vielle, joue de la flûte et chante, ce qui fait qu’elle est indispensable à ce groupe de multiinstrumentistes, mais surtout elle a un sourire et une énergie de dingue. Pour ceux qui ne connaissent pas le lead, Gus est le chanteur et bassiste de ce groupe espagnol et en est un des deux membres fondateurs avec Dagda, seul autre membre restant de l’ancien line-up. J’admire ce dernier qui doit savoir jouer absolument de tous les instruments. Gus a essayé de nous parler en anglais, peut-être aurait-il dû s’exprimer en espagnol mais peu importe, on se comprenait. Des wall of death en veux-tu en voilà, des pogos gentils ou pas. Je tiens à remercier le monsieur qui m’a sauvé la vie en me protégeant quand je n’ai pas vu venir la première vague arriver et ma garde rapprochée qui a pris la suite. Merci les gars ! Ça joue fort et bien, que du bonheur, sauf au moment où Gus a eu l’idée de faire enlever les t-shirts des spectateurs pleins de sueur pour faire un remake de Patrick Sébastien. Mon odorat ne s’en est pas encore remis, que voulez-vous, il est fragile. Le kiff, finir avec le sourire, ça fait du bien. @Christophe Vandenheede, l’énergie et la bière t’auraient plus. Les artistes étaient avec le public après le concert et communiquaient bien volontiers. Une vraie bonne soirée comme sait en accueillir le Ferrailleur.
Je vous donne rendez-vous le samedi 25 mai 2024, à Vallet (France, 44) à Espace culturel Le Champilambart, qui sait accueillir les amateurs de gros son puisqu’ils accueillent aussi le Muscadeath pour le Festival Lid ar Morrigan VI !!
Sarmates
Sorcières
Celtibeerian