Blind Guardian
Poppodium Volt à Sittard (Pays-Bas)
Date 12 octobre 2022
Chroniqueur Oli de Wacken
Photographe Paul Collin
https://www.poppodium-volt.nl

Après programmation, déprogrammation pour cause de covid et reprogrammation, le voici enfin, ce concert événement de Blind Guardian. Événement car, au vu de sa notoriété, il est rare que le groupe de Krefeld se produise encore dans des clubs, proche de son public. Et celui-ci, tellement en admiration devant ses idoles qu’il peut voir de si près, au point de pouvoir — presque — les toucher, du moins en a-t-il l’impression grâce à l’effet de proximité accentuant ce fantasme plus ou moins conscient, apprécie naturellement ce genre d’expérience live d’un grand groupe dans une petite salle. Initialement prévue comme une date d’échauffement de début de tournée, les aléas des deux années écoulées et les casse-têtes engendrés par les replanifications font que ce spectacle prend à présent place… à la fin de ladite tournée. Il se trouve aussi que cette année 2022 coïncide avec les trente ans de l’album Somewhere Far Beyond, un classique que le groupe a ainsi choisi de jouer dans son intégralité, alors que le tout frais The God Machine ne sera représenté qu’à travers un titre.

À 20 heures pétantes et sans première partie, les vétérans du power metal entament leur set au son de Time What Is Time, premier extrait de Somewhere Far Beyond, dont les dix titres seront interprétés dans l’ordre. Le public, relativement jeune, prouve que le style en lui-même a toujours la cote et ne se résume pas à quelques groupes très en vogue. Les musiciens assurent sans se mettre en avant, seul le frontman Hansi Kürsch attirant réellement les regards. Bien que loin d’être un géant, le bonhomme dégage ce petit charisme qui le rend particulièrement attachant. Ses traits d’humour, visant à rire de lui-même ou à taquiner le public, participent aussi beaucoup à l’élan de sympathie qu’il génère spontanément, tout comme sa bonne bouille souriante en quasi-permanence. The Bard’s Song sera, comme toujours, un grand moment, le public chantant l’intégralité des paroles avec Hansi œuvrant comme chef d’orchestre, sans même devoir y mettre du sien pour entretenir la ferveur.

La seconde partie du show sera constituée d’un best of des classiques du groupe, avec une setlist cependant très orientée vers les plus anciens albums, de Follow the Blind (1989) à A Night at the Opera (2002). Seuls Violent Shadows, unique représentant du dernier album The God Machine, et Sacred Worlds, provenant de At the Edge of Time (2010), montrent la facette plus récente de Blind Guardian. Pour le final, les fans ne seront pas surpris d’entendre Valhalla et Mirror Mirror dont l’efficacité est parfaite pour une fin en apothéose.

Le concert s’achève après plus de deux heures et dix-neuf titres, dans une ambiance intime et chaleureuse, pour un groupe en pleine forme malgré la longue tournée qu’il a déjà derrière lui. Bravo et merci.