Ritual
Valley of the Kings
Genre Hard Rock
Pays Royaume-Uni
Label High Roller Records
Date de sortie 30/04/2021

Site Internet

Formé en 1973 (!), Ritual a été assimilé, dès la sortie de leur premier single en 1981, à la fameuse New Wave of Britsh Heavy Metal (NWOBHM).

Ce courant musical sans équivalent a vu émerger des groupes comme Blitzkrieg, Demon, Diamond Head, Tokyo Blade, Saxon et bien-sûr Iron Maiden à la fin des années 70 et au début des années 80. Un mouvement éphémère dont les réminiscences se font encore sentir aujourd’hui, notamment depuis quelques années avec l’apparition de groupes tels que Night Demon, Midnight Priest, Pegazus ou encore Enforcer, qui ont décidé, souvent avec un talent remarquable, de rallumer la flamme de cette époque révolue mais ô combien capitale dans l’histoire de la musique que nous aimons tant.

Revenons à Ritual, le groupe qui nous occupe aujourd’hui. Valley of the Kings est le deuxième album du combo, sorti initialement en 1993 et réédité aujourd’hui par le label High Roller Records. Celui-ci est sorti dix ans après le premier opus des Anglais, qui comme beaucoup, n’ont pas résisté à la fin de l’âge d’or du Metal de la Perfide Albion. Seuls en effet les groupes cités plus haut, plus quelques autres plus anecdotiques, sont encore en activité.

C’est donc une excellente initiative de la part de High Roller Records de nous faire (re)découvrir ce petit joyau.

Remasterisé avec un nouvel artwork, la galette semble avoir été enregistrée au début des années 80, alors que nous sommes en 1993, en pleine vague grunge, et que ce genre de réalisation fait figure d’ovni dans le paysage musical de l’époque.

Valley of the Kings s’ouvre avec l’excellent Naisha, très mélodique et émouvant, un titre rempli de tendresse à la rythmique aérienne et où les soli de guitares sont omniprésents durant toute la chanson. Ce sera une constante durant tout le disque.

Le tempo s’accélère quelque peu ensuite avec Kiss of the Nile et le génial Come to the Ritual au final acoustique absolument magique. Les Britanniques maîtrisent l’art de la mélodie avec beaucoup de justesse et tout est calibré de manière quasi parfaite. Le superbe interlude The Enchanted Princess en est la preuve flagrante.

Nous sommes en pleine NWOBHM serait-on en droit de se dire alors que cette nouvelle vague est morte cruellement depuis quasi dix ans et que les survivants tentent de rester debouts en milieu hostile en ce début des 90’s. Ritual nous fait littéralement voyager dans le temps pour notre plus grand plaisir.

Le mid-tempo Winds of Fire enfonce le clou et l’alchimie devient quasiment jouissive. Les soli sont magistraux et la voix de Gypsy Re Bethe, le chanteur guitariste à la voix à la fois puissante et émouvante fait merveille.

Vient ensuite Lady Night au riff sabbathien diablement efficace et l’incroyable Morning Star qui donnera des frissons à plus d’un parmi vous.

On ne peut toutefois pas s’empêcher de penser parfois au merveilleux groupe Demon de la même époque (qui quant à lui a réussi à survivre à quatre décennies à force de changements de line-up et est toujours bien présent). Nous sommes dans le même registre que la bande à Dave Hill, le charismatique chanteur de ces derniers, du Hard Rock mélodique à la limite du Heavy, avec ce petit quelques choses en plus, cette espèce d’émotion permanente dans l’interprétation, assez unique et qu’on ne retrouve que chez une poignée de combos.

L’album se clôture avec Never Look Back à la mélodie envoûtante tant au niveau de la musique que des lignes de chant.

Quelle merveilleuse idée de la part du label High Roller Records d’avoir ressorti ce trésor oublié, témoignage ahurissant d’une époque perdue à jamais. Je vous le conseille vivement, tellement il m’a fait forte impression dès la première écoute. Espérons à l’avenir que d’autres rééditions de ce type viendront encore et encore nous surprendre.

La NWOBHM n’a pas fini de nous donner la chair de poule!