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Salué par la critique, Firepower, le précédent album de Judas Priest, avait démontré que le groupe n’était pas à court d’inspiration. Mais c’était en 2018 et rien ne laissait présager que le groupe allait pouvoir rééditer une telle performance. Les ennuis de santé de ses guitaristes (Richie Faulkner victime d’un anévrisme aortique sur scène, Glenn Tipton et sa maladie de Parkinson) laissaient penser que cet excellent album pourrait s’inscrire comme un testament. Il n’en est finalement rien ! Andy Sneap n’a cette fois plus partagé la production avec Tom Allom et cela s’entend. Les parties de guitare, qu’il assure désormais avec les autres comparses, sont juste fa-bu-leu-ses ! Dès l’entame du single Panic Attack, Judas Priest attaque ce 19e album pied au plancher. L’intro aux claviers rappelle indéniablement la période Turbo mais les riffs de guitare collent encore mieux à tout ce qui a fait de Judas Priest ce qu’il est encore aujourd’hui : une véritable icône du heavy metal.
Le tempo ne faiblit pas sur The Serpent and the King, véritable brûlot sur lequel Rob Halford, du haut de ses 72 balais (excusez du peu !), démontre qu’il est toujours bien le Metal God. Sa performance vocale est juste hallucinante. Car même s’il monte moins dans les aigus que par le passé, le chanteur maîtrise mieux que jamais son organe vocal, tant dans la puissance que dans la justesse, comme le démontre l’excellentissime Devil in Disguise dont les premières sonorités nous renvoient à ce que Judas Priest a fait de mieux. Le plus bluesy Giants in the Sky est un vibrant hommage aux autres légendes du metal que sont Ronnie James Dio et Lemmy qui nous ont quittés et qui ont laissé leur héritage aux vivants. Car Judas Priest fait bien partie de ceux-là ! Le titre Invincible Shield en est la parfaite illustration. La section rythmique assurée par le duo Ian Hill (basse) et Scott Travis (batterie) donne le tournis même si le morceau est entrecoupé de breaks de guitares bien placés et de soli majestueusement exécutés. Le mariage entre la voix de Rob Halford et les chœurs de ses comparses font aussi mouche sur les refrains de Gates of Hell ou de Crown of Horns. Bref, il n’y a vraiment rien à jeter dans cet album de 14 titres. Contrairement à bien d’autres formations qui se sentent obligées de sortir des albums pour exister, Judas Priest démontre, une fois encore, qu’il existe au travers de sa superbe musique. Un album incontournable. Qu’on se le dise !