Drown in Sulphur
Dark Secrets of the Soul
Genre blackened deathcore
Pays Italie
Label Scarlet
Date de sortie 12/01/2024

Site Internet

Drown in Sulphur est un groupe italien actif depuis 2014. Après 2 EP et un album sorti en 2021, qui sonne davantage comme du deathcore downtempo très lourd, le groupe prometteur revient en 2024 avec un tout nouvel opus, Dark Secrets of the Soul, s’inscrivant dans la vague de blackened deathcore qui déferle sur la scène metal depuis le succès de groupes comme Lorna Shore ou Mental Cruelty.

Faisons rapidement un point sur le terme « blackened deathcore ». Ça veut dire quoi, en fait ? Pour répondre simplement, c’est du deathcore avec des influences de black metal, que ce soit dans les riffs, la voix, le jeu de batterie ou encore dans l’atmosphère générale, qui est souvent caractérisée par des orchestrations symphoniques. Drown in Sulphur remplit tous les prérequis.

On remarque que nos Italiens, dès les premières notes, sont très forts pour composer des atmosphères inquiétantes et mystiques, comme on peut l’entendre dans le morceau d’introduction intitulé Adveniat Regnum Tuum, ou encore l’interlude Vampire Communion, porté par une voix inquiétante, comme si elle récitait d’occultes incantations.

La batterie est en mode blast pendant une bonne partie de l’album, comme sur Buried by Snow and Hail, qui est possiblement le morceau le plus typé black metal de Dark Secrets of the Soul. Sur Eclipse of the Dark Sun of Eden, qui comptabilise pas moins de trois breakdowns, les doubles pédales complimentent à merveille les riffs de guitare saccadés. Le moins que l’on puisse dire, c’est que leur batteur Domenico Tamilia est en forme. Ensuite, parlons du jeu de guitare. Les riffs alternent entre des moments très « blackened » typés par un jeu en trémolo et aigu, et d’autres plus caractéristiques du deathcore qui consistent en de gros chugs très lourds. Daniele Posillipo nous surprend par moments avec d’exquis solos de guitare, comme sur le morceau éponyme de l’album, par exemple.

La voix a une très bonne tessiture et couvre avec aisance toutes les notes demandées, que ce soit des growls caverneux aussi bien que des cris stridents. Shadow of the Dark Throne, en plus d’être un excellent morceau musicalement (ainsi que mon préféré de l’album), fait particulièrement apprécier les talents du chanteur Christian Lombardo. Lotus nous prend par surprise avec un chant clair qui s’accorde parfaitement avec l’ambiance développée par groupe. Les orchestrations sont vraiment bien composées et apportent un plus aux riffs de guitare harmonieux. Le tout forme ainsi un tapis de son contribuant à cette atmosphère épique, comme sur Unholy Light, dont les mélodies au piano me font penser à Shadow of Intent.

En somme, même si Dark Secrets of the Soul contraste en de nombreux points avec son prédécesseur Sulphur Cvlt, il s’agit d’un fantastique album qui saura être apprécié par tout amateur ou amatrice de blackened deathcore. J’avoue, initialement, avoir redouté qu’on tombe dans une pâle copie de Lorna Shore, mais bien au contraire : Drown in Sulphur a réussi à trouver son propre son, ses propres atmosphères et à se former un univers rien qu’à lui, un univers sombre, épique et menaçant. Bien que certains morceaux soient relativement longs (la plupart fait entre cinq et six minutes), ils ne semblent jamais trop longs ou ennuyants, et parviennent à maintenir un rythme soutenu durant toute la durée de l’album. De plus, l’image de couverture est absolument magnifique et s’accorde à merveille avec l’ambiance sombre de cet opus.

Dark Secrets of the Soul est certain de régaler les fans de Lorna Shore, Mental Cruelty et Shadow of Intent.