Korpiklaani
Jylhä
Genre Folk Metal
Pays Finlande
Label Nuclear Blast
Date de sortie 05/02/2021

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Les maîtres finlandais du Metal folk reviennent en force en 2021 avec leur onzième opus intitulé Jylhä, signé chez Nuclear Blast. Si le groupe lui-même décrit cet album comme étant leur « Painkiller », en référence à l’album mythique de Judas Priest, pour symboliser l’accomplissement musical auquel ils sont parvenus à se hisser, c’est sans doute avec une oreille attentive que fans inconditionnels et curieux se retrouvent pour découvrir cet album, entièrement écrit en finnois, qui compte bien s’imposer comme un aboutissement.

Cet album est marqué par l’arrivée de Samuli Mikkonen qui officie désormais derrière les fûts et qui a pris une part très active en apportant une énergie et des influences nouvelles sur la phase de composition, très bien reçues par les autres membres. C’est donc en trombe avec un tonnerre de percussions que démarre cet album avec un puissant Verikoira qui annonce clairement la couleur, un Korpiklaani plus sombre et plus profond, teinté de mélancolie. En effet, sur Tuuleton le groupe vient vraiment trancher avec le genre festif guilleret qu’on leur prête habituellement.

Que les fans de la première heure se réjouissent, ce 13 titres comporte son lot de mélodies folk, rythmes dansants et accrocheurs, avec Niemi ou Pohja sur une délicieuse pléthore d’instruments folkloriques et acoustiques fruits des arrangements de l’accordéoniste Sami Partulla et du violon de Tuomas Rounakari. La force créative du chanteur guitariste Jonne Järvelä est soutenue à grands renforts de métal bien lourd par la guitare de Kalle « Cane » Savijärvi et la basse de Jarkko Aaltonen. On note aussi l’apparition de Jack Gibson, bassiste d’Exodus, invité au banjo sur Pidot.

Korpiklaani nous montrent qu’ils savent entretenir leurs classiques mais aussi qu’ils savent habilement se diversifier : un bon Pirate Metal sur Huolettomat, un Sanaton Maa qui sonne bon le métal 1980 chevelu et un Leväluhta qui prend carrément des airs de reggae avec guitare en contretemps. Le thème évolue, des légendes nordiques anciennes, on en vient au passé sombre finlandais récent avec les meurtres non élucidés du Lac Bodom en 1960. L’album s’écarte définitivement du ton léger de Beer Beer ou Vodka Vodka, et s’inscrit dans une maturité travaillée, dans un contexte de crise sanitaire qui aura permis au groupe d’affirmer leurs capacités à évoluer sur un art maîtrisé.