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Je crois que je n’ai pas besoin de faire de présentations : Napalm Death est un incontournable dans le punk, le hardcore, même le metal, de là leur identification au terme grindcore. Rapide et violente, sa musique ne cesse de captiver les esprits, ne serait-ce que par ses sujets socio-politiques qui malheureusement sont toujours d’actualité, ou bien par sa rapidité d’exécution qui ne laisse aucun répit et sert d’exutoire ultra-performant.
Avec Narcissus, on entre en la matière rapidement de façon directe et très efficace ! Et pour les curieux qui voulaient un avant-goût de l’EP, et bien, c’est ce titre auquel nous avions eu droit en attendant sa sortie. Rien à dire, la performance y est, une onde de plaisir me parcourt… Et c’est bien parti !
Pour ce qui est du deuxième extrait, certains seront un peu déconcertés. On explore des sonorités rappelant Amebix ou Killing Joke, ce qui est logique et très justifié étant donné leurs origines anglaises communes et le contenu tout aussi revendicateur, voire anarchiste. Étant fan de ce style, je tolère bien la chute abrupte de tempo et la variation du son. On sent que les mecs de Napalm veulent se faire plaisir sur ce mini-album.
By Proxy semble être une satire de l’ère informatique. On retrouve du bon vieux Napalm Death ultrarapide et sans merci. Ça fait un bien fou ! Des souvenirs de la prestation en concert que j’ai eu le plaisir de voir dans le cadre du Heavy MTL, refont surface : un mosh pit si poussiéreux qu’on aurait pu facilement avoir une alerte météo sur l’île-Ste-Hélène ! Napalm Death ne déçoit jamais.
People Pie (titre ultra sarcastique et gore !) est une reprise de SLAB !, groupe anglais œuvrant dans l’industriel dans les années 80-90 et revu en 2009. Elle provient de l’album Ship of Fools paru en 1991. Fans de Godflesh, régalez-vous avec ce titre metal industriel !
Après ce retour vers les sonorités du passé, on revient en force avec du naturel. Man Bites Dogged est d’une violence inouïe, on ne peut se tromper avec Barney aux commandes du navire. Les riffs ne sont pas typiquement grindcore, une touche plus métallique est présente et rôde méchamment. Un briseur de nuque, ce titre ! Niveau paroles, on y parle de la religion et de son rôle négatif dans la préservation de la souveraineté utérine (à mon humble avis).
Encore une fois, et c’est tout à son honneur, Monsieur Greenway questionne au niveau socio-politique. Dans Slaver Through a Repeat Performance, on peut y entendre :
« Why not look right past and over ? But who you can force under ? »
Pourquoi pas une deuxième reprise ? Et de Bad Brains de surcroit ! L’avant-dernière piste est une reprise des fameux pionniers de hardcore de la région de Washington et provient de leur album éponyme de 1982 ! Si vous ne connaissez pas encore ce groupe légendaire, allez lire sur eux !
Le dernier extrait pourrait en laisser quelques-uns perplexes. Mais tout connaisseur de Napalm Death sait ses affinités avec le monde industriel. Ici, on se laisse errer dans une interprétation musclée, sombre et envahissante. Plus posée, elle laisse la poussière retomber, fermeture en quelque sorte inégale, mais qui a sa place tout de même, quoique… !