Deicide
Banished by Sin
Genre death metal
Pays États-Unis
Label Reigning Phoenix Music (RPM)
Date de sortie 26/04/2024

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Deicide est de retour après l’excellent Overtures of Blasphemy sorti en 2018 et n’est pas revenu pour faire de la figuration ! Je vous présente Banished by Sin, son treizième opus.

From Unknown Heigts You Shall Fall ouvre les hostilités avec un son percutant et une exécution que je décrirais comme faite à l’ancienne. On est replongé dans les années 90, période à laquelle Deicide sortait Legion, Once upon the Cross et Serpents of the Light. C’est rafraîchissant d’entendre un truc aussi simple. C’est juste quatre mecs qui envoient tout ce qu’ils ont dans le ventre sans bandes enregistrées, sans effets particuliers.

Le deuxième morceau, Doomed to Die, est un mid-tempo comme le quatuor américain sait les faire. Là où le groupe est fort, c’est qu’il n’y a pas la moindre baisse de régime, juste un solo qui clôt la chanson. Avec ces deux premiers titres, l’auditeur serait en droit de se demander ce qu’il se passe tellement on fait un saut dans le temps, tant au niveau du son (qui est d’une qualité irréprochable pour ne pas dire parfaite) qu’à celui des compos qui sont toutes plus intenses et fracassantes les unes que les autres.

S’ensuit Sever the Tongue, qui est l’un des deux singles sortis avant l’album. Il est très lent, lourd par moments. Les grattes ont un son d’enfer et proposent des riffs efficaces qui donnent l’impression que le morceau ne va jamais s’arrêter tellement il nous reste en tête. Faithless, nettement plus rapide que le titre précédent, est le plus intense de Banished by Sin. Steve Asheim fait preuve de tout son talent, comme si le temps ne s’était pas écoulé pour lui. Il alterne les blasts et les descentes de toms à la perfection.

Bury the Cross… with Your Christ est le premier single paru avant l’album complet. Glen Benton a une voix que je trouve plus posée que par le passé. Son growl est d’une noirceur terrifiante et son dead scream n’est pas en reste non plus.

Le sixième titre de Banished by Sin, Woke from God, est la chanson type de Deicide. Il y a des guitares qui tabassent, un batteur plus affûté que jamais et le chanteur-bassiste est au sommet de son art. La basse a un son purement et simplement parfait. C’est diablement bon !

Ritual Defied monte progressivement en intensité jusqu’à atteindre, à son pic, un petit solo de guitare qui relâche, pour un moment, la pression. Le schéma se répète avec un solo bien plus long. Je ne sais pas ce que le groupe a fait depuis 2018, mais ça leur a donné une monstre énergie. Ce regain de forme n’est pas pour me déplaire, bien au contraire.

Failures of Your Dying Lord me fait un peu penser à When Satan Rules His World, avec un petit brin de folie en plus. Le groupe y a rajouté quelques blasts en plus et un long solo qui débouche sur la fin du titre, sans fioritures.

Le titre éponyme, Banished by Sin, commence sur un blast dévastateur. Le morceau ralentit relativement vite, bien que les doubles pédales donnent une impression de vitesse. La compo est très simple, mais qu’est-ce que c’est puissant.

A Trinity of None est sensiblement plus rapide que le reste de l’album, ne s’arrête jamais jusqu’à une fin de titre qui arrive sans prévenir. S’enchaîne I Am I… a Curse of Death, sur la même dynamique que le morceau précédent, rapide, incisif. L’intensité monte progressivement jusqu’à atteindre la fin de la chanson.

The Light Defeated, dernier titre, est plus lent que les deux dernières chansons et marque la fin de l’opus avec un dernier solo qui laisse place à un dernier couplet avec la belle et grave voix de Glen Benton.

L’album est une démonstration de ce que peut faire de mieux un groupe de death metal. Les morceaux sont bien construits (même si la fin peut paraître légèrement abrupte), les musiciens sont tous à leur meilleur niveau. On peut sentir que l’album est taillé pour le live. Au vu de la fin des morceaux, Glen Benton et ses compères nous montrent que ce n’est pas qu’en live qu’ils ne perdent pas de temps. Pour faire tenir douze morceaux en moins de quarante minutes, je dois dire qu’il n’y a pas grand-chose qui puisse être optimisé davantage.

Personnellement, je n’ai pas eu la chance de vivre les grandes sorties des années 90, mais avec cet album, j’ai l’impression d’avoir un trésor perdu qui vient de ressortir tout droit de ces années-là, pour mon plus grand plaisir ! Je vous conseille plus que vivement d’écouter cet album, qui est, pour moi, la meilleure parution de Deicide au XXIe siècle.