Cantique Lépreux
Le bannissement
Genre black metal
Pays Canada
Label Eisenwald
Date de sortie 29/03/2024

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Le bannissement s’ouvre sur Le ravissement, une chanson très rythmée avec des riffs de guitare envoûtants et puissants. Le groupe donne un sentiment de maîtrise totale de notre âme, ils donnent des sensations étranges, comme si l’âme de l’auditeur était captive de leur musique. Cela se confirme au regard de la pochette qui montre une rivière nichée dans une forêt baignée d’un soleil caché par d’épais nuages.

Le second titre, Fuir, reste dans cette veine. La batterie est imprévisible, avec un jeu de cymbales très intéressant. Les guitares ont un aspect torturé, alternant entre des passages ultra planants et des passages plus impactants, plus rapides. Cela exprime bien la difficulté de la fuite. Partir ? Pour aller où ? Si l’auditeur est courageux, il refusera cette invitation et bravera le reste de l’album (il devrait, en tout cas).

Vient ensuite Rivières rompues, le dernier single sorti par le groupe avant la parution officielle de l’album. Le morceau est excellent, avec des passages rapides qui accouchent d’un solo de guitare de toute beauté. Il est très doux, joué dans des notes très aigües et légères. Cela contraste bien avec le chanteur, non moins talentueux, qui, avec un dead scream tout à fait respectable, donne un côté plus cadavérique à la musique de Cantique Lépreux. Il y a un long passage instrumental qui va un peu dans tous les sens, ce qui me fait penser à un labyrinthe sans fin dans lequel nous aurait enfermé le quatuor québécois.

Archétypes est plus sombre que les morceaux précédents. Cela est dû à des guitares qui jouent des notes plus graves. Vers le milieu de la chanson, ils reviennent à leur jeu plus lumineux le temps de quelques mesures et d’un petit solo bien senti. Il laisse ensuite place à Par la gueule des fantômes, le second single servant à la promotion de l’album. Ce titre est super-puissant, mélodique et relativement surprenant, notamment grâce à l’imprévisibilité du batteur qui alterne à merveille entre ses différentes cymbales, des descentes de toms et des blasts assassins.

S’ensuit Rêve primordial, commençant par quelques notes de guitare sèche. Le morceau est majoritairement constitué de passages instrumentaux qui broient tout sur leur passage. Notre âme n’ayant pas assez souffert comme ça, le groupe la passe sous un rouleau compresseur, la hache finement et la fait fondre dans une ultime piste, j’ai nommé Consécration. Cette dernière chanson ne diffère pas de ce à quoi le groupe nous a habitué tout au long de cet opus. L’album se termine en apothéose, sans crier gare. C’est ce qu’on peut appeler filer à l’anglaise. On a atteint le milieu du labyrinthe et on est enfin libéré (même si la capture est passée en un rien de temps).

L’album est juste excellent, puissant, rapide et mélodique. Par contre, je tiens à dire qu’à moins d’écouter très attentivement les paroles, il est difficile d’en déceler le sens malgré le fait que tout l’album soit chanté en français.