Sensory Amusia
Breed Death
Genre death metal moderne
Pays Australie
Label Lacerated Enemy Records
Date de sortie 27/05/2022

Site Internet

Fondé en 2010, le groupe australien Sensory Amusia est initialement composé de quatre membres : Joel Parkyn à la basse, Shaun Maloney à la guitare, Jared Bridgeman au chant et Chris Gebauer à la batterie, qui a depuis quitté les rangs du groupe pour se consacrer à d’autres projets. Malheureusement, je n’ai pas trouvé d’information sur le nom d’un nouveau batteur.

Le groupe sort son premier EP en autoproduction l’année de sa formation, puis, en 2013, l’album Disrepair, toujours autoproduit, débarque de nulle part tel un ovni. Il n’en faudra pas beaucoup plus pour faire connaître le quartet du grand public. Et après ça, silence radio, il faudra attendre le 20 août 2019 pour que Sensory Amusia, tout fraîchement signé sur le label Lacerated Enemy Records, donne signe de vie avec un nouvel EP de cinq titres.

C’est tout logiquement que deux ans et demi plus tard, le groupe annonce la sortie de Breed Death, son nouvel album, sur le même label. Il a gardé la même recette et s’inspire des influences de ses musiciens, comme Misery Index, Dying Fetus et Cattle Decapitation, en poussant sa folie au maximum. Prenez un groupe comme Cryptopsy et vous venez y greffer la partie deathcore de Chelsea Grin, la technique d’Arschpire, et paf ! À défaut de faire des chocapics, ça vous donne une idée du style musical de Sensory Amusia.

L’album s’ouvre sur Birth through Violence. Je n’étais pas encore conscient que ce groupe allait me prendre en otage pendant une demi-heure. Gros concentré de blast-beat et de violence sur moins d’une minute, car ce premier titre ne dure que cinquante-sept secondes. Un peu précoce me direz-vous, mais ne vous inquiétez pas, le groupe balance quatre minutes intenses sur le deuxième titre, Yersinia Pestis. La voix de Jared est tout simplement impressionnante de technicité. Il se balade clairement sur les pistes de cet album en changeant souvent de timbre de voix, un vrai caméléon, mais un caméléon bien deathcore. Vermin, lui aussi, est super efficace, impossible de ne pas remuer la tête au son de ses riffs endiablés, il sera donc mon coup de cœur de cet opus. On reste dans le même esprit sur les deux prochains titres, Vulgar Thoughts of Carnage et Bind Torture Kill, mais par moments les passages vocaux font penser à Travis Ryan de Cattle Decapitation. Pour conclure cette écoute, je ne me souviens pas d’avoir un jour déjà entendu un album de cette qualité de A à Z. C’est en général trop bordélique, ou trop déstructuré, mais là, à l’image des grands de Cattle Decapitaion déjà cités dans cette chronique, Sensory Amusia maîtrise parfaitement sa violence et son écriture pour nous délivrer un album de grande qualité.

Petite mention spéciale pour l’artwork, sublime, créé par Ardha Lepa, qui travailla notamment avec Sowers Of Discord, Visceral Decay et Rotten Blast. L’artiste, originaire d’Indonésie, a représenté une magnifique forêt verdoyante, sûrement inspirée de sa terre natale, avec, en son centre, un esprit diabolique muni de cornes, acclamé par ses disciples.

Pour rassurer les septiques, on n’est pas sur un groupe de deathcore comme on pouvait en trouver en 2010, qui faisaient ce qu’on appelait du « Metal pour adolescents ». Mais plutôt sur du death metal moderne. Ici, pas de voix claires, mais des riffs à plus savoir où donner de la tête. Sensory Amusia a clairement pris le pari de pousser au max ce que l’on peut donner en death metal, en lui apportant la fraîcheur de ce qu’on peut trouver dans le deathcore. Je conseille ce groupe aux fans de death metal dans sa globalité et aux fans du genre qui aimeraient déjà les albums de groupes tels qu’Archspire, Exocrine, The Ritual Aura ou encore Inanimate Existence. À ta sono, fais comme moi, pré-commande cet album sur le lien en bas et fais vibrer ton quartier avec cet excellent Breed Death de Sensory Amusia !!!!

https://laceratedenemyrecords.bandcamp.com/album/sensory-amusia-breed-death