Benighted
Ekbom
Genre death metal
Pays France
Label Season of Mist
Date de sortie 12/04/2024

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Le nom de l’album, Ekbom, est le nom d’une forme particulière de délire psychiatrique. Le malade a l’impression d’avoir le corps infesté de parasites ou d’autres choses, vivantes ou non. Ce qui explique la thématique des insectes qui revient dans la musique ainsi que dans les visuels.

Après une courte introduction, Benighted se signale tout de suite par un pig scream du chanteur Julien Truchan qui n’a pas d’égal en la matière. Le premier morceau, Scars, est très puissant. Il balance du lourd dès le début. L’album a un son plus sombre que ce à quoi le groupe nous a habitués.

Le morceau suivant, Morgue, est en français et raconte l’histoire d’une fille qui, en ouverture, dit : « Quand je serai grande, je serai une princesse », ce à quoi Benighted répond : « Une chrysalide corrompue qui se débat dans un hurlement étranglé et lancinant ». De la grande poésie qui illustre assez bien la brutalité dont fait preuve le quatuor français.

La chanson suivante tient bien la cadence. Les vices des entrailles est pleine de rebondissements. Un coup ça va plus vite, et le coup d’après, le tempo baisse subitement avant de repartir de plus belle. Le batteur, Kévin Paradis, devait être en forme, il ne s’arrête pas de taper dans tous les sens.

Nothing Left to Fear est un condensé de puissance et de brutalité. Le morceau démarre sur les chapeaux de roue avec un invité de marque qui apporte une touche de folie supplémentaire. Comme si les gars de Benighted n’étaient pas assez fous seuls, ils ont invité Oliver Rae Aleron d’Archspire. C’est un pur régal ! Son chant si particulier ajouté aux capacités vocales de Julien Truchan donne un ensemble vraiment savoureux.

Le titre éponyme, Ekbom, est lui un peu moins rapide que les autres (sans pour autant être lent, ça reste du Benighted). Il est plus lancinant avec un riff de guitare qui ne s’arrête pas et un refrain percutant. Là où les membres de Benighted font très fort, c’est que malgré une intensité folle, ils arrivent à trouver le moyen de jouer les poètes et, sans trop avoir à lire les paroles, on arrive plus ou moins à les comprendre.

Metastasis est très lourde. C’est la première chanson avec un solo d’Emmanuel Dalle qui contraste avec ce poids qui pèse sur le morceau.

Le titre suivant renoue avec la folie dévastatrice du groupe. Tout au long du morceau, A Reason for Treason, il y a une ligne de basse qui n’a pas de solo ou de chose majeure à signaler mais elle sonne trop bien. Le bassiste, Pierre Arnoux, n’en est pas à son coup d’essai.

Ça y est, plus de doute possible, Benighted retape encore plus fort qu’avant. Fame of the Grotesque a été enregistré en collaboration avec Xavier de Blockheads. Le rendu est juste excellent. Le morceau finit avec une petite surprise bien plus qu’inattendue. Je vous laisse le soin d’aller écouter cela, je ne veux pas la divulgâcher…

Scapegoat est très bien, rapide et puissante. C’est du Benighted tout craché !

Flesh Against Flesh est du Benighted aussi et tout ce qu’il y a de meilleur : un tempo ultra rapide, une basse qui tabasse, une batterie qui envoie du très lourd, une guitare qui balance des riffs excellents et un chant autant dans les graves que les aigus qui assure à fond.

Le morceau final, Mother Earth, Mother Whore, est le plus long de l’album et commence par une introduction récitée qui raconte vraisemblablement l’admission d’une jeune femme dans un hôpital psychiatrique. Elle souffrirait du syndrome d’Ekbom.

D’une manière générale, cet album est un bijou qui vaut vraiment le coup d’oreille. Benighted nous délivre une prestation de très haut vol qui, à n’en pas douter, saura trouver son public. Je vous souhaite d’ores et déjà un très bon Ekbom. Petit conseil, n’allez pas écouter cet album en pleine nature, il y aurait de quoi devenir légèrement parano !