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Si vous n’aviez pas lu l’interview de notre rencontre au Hellfest (ici : Interview ACOD (Fred et Antoine)), Fred nous avait expliqué que le prochain album à paraitre en 2024 ne serait pas le dernier de leur trilogie précédente mais qu’il en serait inspiré. Il nous avait conté l’histoire d’une sororité entre deux protagonistes, dont une sorcière. Après un show en grande pompe sur la scène Temple, je vous avoue que j’attendais beaucoup de cet album.
Versets noirs (au nom sans équivoque) sort donc le 26 avril 2024. Le clip de The Son of a God (The Heir of Divine Blood) a déjà donné un aperçu de ce qui vous attend ! Composé de cinq titres (dont une reprise de nos amis helvétiques Samael), Versets Noirs a été enregistré et mixé par Sebastien Camhi au Studio Artmusic puis masterisé par Jacob Hansen au studio Hansen ; si ces noms ne vous disent rien, je vous laisse aller voir qui est passé par là.
L’album s’ouvre sur Habentis Malefica, qui nous plonge tout de suite dans l’histoire. Entre les parties symphoniques, les textes tantôt chantés tantôt parlés, les voix féminines envoûtantes dignes du paganisme le plus Wiccan, il n’est rien qui laisse place au doute : Fred ne m’avait pas menti sur Versets noirs ! S’ensuivent The Son of a God (The Heir of Divine Blood) et A Thousand Lives in a Second, du death très efficace qui se défendra très bien en live.
Personnellement, et en vieillissant, je commence à trouver que le black metal peine à se renouveler et manque de respiration. Cela étant, comme Versets Noirs nous raconte une histoire, il est assez facile de rester happé par son écoute. En plus de Habentis Malefica, j’ai un coup de cœur pour la quatrième chanson, May This World Burn, qui ramène un peu de calme au milieu de la tempête et qui permet justement de vivre au mieux les émotions dépeintes par le storytelling de l’album.
Versets noirs s’achève sur une reprise de Samael : Black Trip. Pour un album concept, j’ai été un peu surprise par ce choix de conclure sur une reprise, m’étant plutôt imaginé ACOD clore lui-même son histoire. Ceci dit, quand on se penche plus en détail sur ladite chanson, force est de constater que cela fonctionne. De plus, dans la mesure où j’aime beaucoup Samael, j’attendais avec impatience d’entendre cette reprise. En ce qui me concerne, je suis assez convaincue : j’adore quand les artistes apportent leur touche à eux, sans pour autant dénaturer l’identité de la chanson originale — d’ailleurs, si vous n’avez jamais écouté We’re a Happy Family: A Tribute to Ramones, c’est pour moi le must listen du cover album. C’est ce qu’a fait ACOD, avec des arrangements musicaux différents qui font que la reprise ne sonne pas pareil. Bien que Black Trip aurait surement mérité d’être encore plus « ACODisée » avec des éléments symphoniques ou pagans pour clore Versets noirs, comme il avait été ouvert sur Habentis Malefica, l’exercice du cover reste périlleux : trop proche de l’original, on perd l’intérêt du cover, mais trop éloigné, on en perd l’identité.
Le pari est donc plus que réussi pour ACOD qui régale nos oreilles et nos imaginaires avec Versets Noirs.