My Dying Bride
Macabre Cabaret
Genre Doom Death Metal
Pays Royaume Uni
Label Nuclear Blast
Date de sortie 20/11/2020

Site Internet

Songs of Darkness, Words of Light…

Ah la la, mes Dark Worshippers… S’il y avait ici-bas une phrase ou plutôt un épitaphe qui illustrerait parfaitement l’œuvre et l’affiche du spectacle de My Dying Bride, ça serait celle-ci. Enfin, je peux retourner m’asseoir dans mon petit théâtre intérieur et rallumer la bougie encore fumante de mon précédent passage afin d’assister au lever de rideau de Macabre Cabaret

Depuis As Flowers Wither, sorti en 1992, l’univers du combo britannique n’aura eu de cesse de mettre en relief et en mots les cris et les pleurs de l’âme sur une toile teintée certes de sa mélancolie légendaire, mais toujours imprégnée de lumière et de sensualité. Alors, il me parait bien difficile de parler de leur nouvel EP signé chez Nuclear Blast, sans aborder, même succinctement, l’univers du groupe. Il est vrai que My Dying Bride, à l’instar de Paradise Lost ou de Katatonia, c’est LE Doom inoubliable, unique et reconnaissable, aux instrumentations mélodiques simples et accrocheuses, au violon poignant et à l’orgue sinistre qui auront fait sa renommée. Monde du rêve, du conte initiatique et gothique ou des chimères despotiques, MDB, c’est aussi l’expression du désir insatiable et du toucher romanesque parfois, et érotique qu’à demi-mots surtout. Et après 20 albums, le groupe continue de tenir le haut du pavé du genre dans cette allégeance éternelle à la caresse mais à l’âme humaine aussi et aux émotions qui la traverse dans sa quête de complétude.

Rappelons-nous de titres cultes comme The Cry of Mankind, The Dark Caress ou encore The Wreckage of My Flesh et Your Broken Shore, pour ne citer que quelques pépites parmi tous les trésors que contient leur discographie et qui m’auront marquée à jamais. La voix unique d’Aaron Stainthorpe, saturée et claire, m’a bercée de longues années durant, naviguant sans relâche entre ciel et terre, fantasmes et réalité. Alors bien sûr, Macabre Cabaret n’échappe pas non plus à la règle. Il s’inscrit très logiquement dans ce que le groupe sait faire de mieux : passer de l’ombre à la lumière dans leur style sombre aux mélodies presque poétiques et aux lyrics presque dignes d’un Cantique des Cantiques des temps modernes. Et pour nous surprendre un peu plus, l’EP ne sort que quelques mois après le somptueux Ghost of Orion, chef d’œuvre solaire et beaucoup plus accessible que les précédents, qui aura marqué un retour très attendu après 4 années d’absence.

C’est un EP 3 titres qui nous plonge dans un monde sensuel et sombre où le désir et la tentation de la peau ne semblent être que l’unique but de l’âme en incarnation, oscillant entre délicieux tourments et illusions destructrices quand tout le reste a échoué. Le titre phare de 10 minutes, Macabre Cabaret, nous emporte dans leur profondeur, entre effleurements et interludes mélodieux et agréables. Je retrouve dans A Secret Kiss tous les ingrédients et l’ambiance du groupe : riffs délicieux, voix multiples d’Aaron, tempi lancinants et remarquables tant par la qualité musicale que par des lyrics au poil. Passion intense, folie destructrice comme seul reflet de notre part d’ombre sauvage, incomprise et non-maitrisée.

A purse of Gold and Stars est le château de nos contes intérieurs construit sur nos cendres, à l’effigie de nos espoirs et de nos sentiments immaculés, purs et intouchables, loin de la noirceur de notre réalité et de nos désirs inassouvis, dans ce lieu inaccessible où un piano cristallin continuera de figurer cette pureté de l’âme sur un récit très monocorde. Un conte de vérité chuchoté à l’oreille de ceux qui explorent leurs ombres sans jamais cesser de voir le joyau caché derrière le voile des apparences.

Macabre Cabaret, mes Dark Worshippers, est une ode au désir comme on les adule chez My Dying Bride. Une ode à la condition humaine. A map of all our desires, a map of all our failures…

Luscious Woes…