Stormruler
Sacred Rites & Black Magick
Genre black metal mélodique
Pays États-Unis
Label Napalm Records
Date de sortie 14/10/2022

Site Internet

Stormruler est un groupe de black metal mélodique naviguant dans les eaux connues de Dissection, Naglfar et Dawn. Certains iront jusqu’à comparer et confondre Stormruler avec Stormkeep. Ce groupe américain a gagné en popularité, non seulement de par sa magnifique pochette qui attire l’attention, mais aussi de par sa récente inclusion chez Napalm Records. Son dernier opus, Sacred Rites & Black Magick, est sorti le 14 octobre dernier, un album colossal d’une durée totale d’une heure et quinze minutes. Il va sans dire que dans un univers où l’album typique est d’une durée de quarante-cinq minutes, il peut s’agir d’un grand défi de composer pour une durée presque double. En effet, l’artiste doit trouver un équilibre dans la cohérence entre les pièces, donc éviter la répétition et la monotonie, sans pour autant produire un album éclectique. Ainsi, la question se pose : est-ce que Stormruler a réussi à trouver cet équilibre sur Sacred Rites & Black Magick ? La réponse, qui sera explicitée ci-bas, se trouve malheureusement être non.

Sacred Rites & Black Magick utilise deux grands styles de musique. Bien que l’on compare souvent Stormruler aux bands suédois de black mélodique, il s’avère qu’une part non négligeable de ses compositions se situe plutôt dans le style dungeon synth. Pour les néophytes de ce genre de musique ambient, on peut décrire (grossièrement) le dungeon synth comme étant de la musique électronique issue de jeux vidéo à la Castlevania. Le synthétiseur est l’instrument prédominant de ce style musical qui se voit être un mix entre l’atmosphère du black metal et le minimalisme du dark ambient. Stormruler dédie la moitié des compositions de son album à ce style, décidant ainsi que les compositions impaires sont en fait des interludes, en quelque sorte. Bien que ce ne soit pas un problème en soi, il s’avère que ces interludes sont trop courts pour être mémorables et aucunement rattachés aux pièces suivantes. Ainsi, Stormruler a composé un total de 8’41 » divisé en segments de moins de 90 secondes, sans lien musical apparent avec les pièces suivantes. Il est clair que le duo de Jesse et Jason a les capacités de produire un album dungeon synth de qualité, mais pour cette fois-ci, il s’agit de presque neuf minutes mal utilisées.

En ce qui concerne les compositions plutôt black metal, il s’agit également d’une déception. Bien que quelques morceaux individuels démontrent de l’innovation en mixant des accords en guitare acoustique en plein cœur d’un black sans relâche, il n’en reste pas moins qu’il y a beaucoup de répétitions en dix compositions. Il aurait été possible de produire un album en utilisant uniquement les titres usant ce mixing de guitare acoustique / électrique et une quinzaine de minutes de style dungeon synth comme transition d’une pièce à l’autre.

Il est décevant de voir un concept, qui à la base semblait prometteur, être autant décousu. Je crois tout de même que Stormruler détient un style intéressant en ce qui concerne ce black metal à saveur mélodique utilisant des passages acoustiques non pas comme interludes mais plutôt comme instruments prédominants lors de passages agressifs. Je suis également convaincu que Stormruler a le talent nécessaire pour composer un très bon album de dungeon synth, il s’avère simplement que mélanger les deux styles de cette façon ne donne pas le résultat escompté. Je ne recommande qu’aux plus grands fans de Dissection et Naglfar.