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Suffocation est de retour, et plus affûté que jamais ! L’album s’ouvre avec Hymns from the Apocrypha qui commence doucement et, tout à coup, ça explose ! On part pied au plancher et on ne freine quasiment pas. On a droit à tout ce que le groupe de Terrance Hobbs fait de mieux. Des blasts de fou, des riffs de guitare qui ravagent tout sur leur passage, des lignes de basse bien agressives ! Frank Mullen a cédé sa place de chanteur à Ricky Myers, mais les deux ont des voix relativement proches alors, bien que le changement soit perceptible, cela ne choque pas vraiment.
Le second morceau, Perpetual Deception, est un des deux singles sortis avant l’album. Il est monstrueux, avec un break assassin et un passage plus lourd dans le style de Thrones of Blood. Le morceau part à fond, s’arrête, repart encore plus vite. Ils enchaînent les changements de rythme à une vitesse folle ! On peut d’ores et déjà dire qu’ils ne se sont pas reposés sur leurs lauriers. Cette chanson en particulier, mais globalement tout l’album, à un petit côté mélodique assez inattendu mais fortement appréciable.
Dim Veil of Oscurity est dans la lignée des deux précédentes, avec une sorte de break down en mode deathcore avec juste Ricky Myers qui pousse un cri long et d’une brutalité sans égale qui sert de transition parfaite pour Immortal Execration. Ce morceau commence très rapidement et va à une vitesse décroissante jusqu’à atteindre un solo très lent qui accouche sur une partie de guitare, elle aussi très lente, avec des doubles pédales qui mitraillent jusqu’à un nouveau gros cri qui réveille toute l’équipe et met un gros coup d’accélérateur. La suite alterne entre un haut tempo et un rythme un peu plus lent, du grand Suffocation. On se rapproche de quelque chose comme Bind Torture Kill.
L’autre single, Seraphim Enslavement, hum… comment le présenter ? Probablement comme une parfaite mise en bouche, parfaite pour patienter avant la sortie de l’album. Le morceau est globalement plus lent que les autres, il n’y a pas vraiment de speed dedans mais il est suffisamment lourd et prenant comme ça. Le fait d’avoir un morceau lent comme celui-ci permet de mettre en avant un autre bien plus rapide et brutal, comme Descendants qui n’a pas de fioriture en ouverture, on tape dans le dur dès le départ. En prime, on a droit à un solo de basse dont seul Derek Boyer a le secret. Ce solo est bien mis en avant, comme sur Funeral Inception, tous les autres instruments lui laissent le champ libre pour montrer tout son talent. Le résultat est juste magnifique !
Embrace the Suffering contient un solo de gratte assez spécial, avec comme des sonorités un peu aiguës qu’on attribuerait facilement à un vaisseau alien. Ce qui est étonnant, c’est que ces sonorités se retrouvent dans tout le morceau avec la même rythmique, mais pas la même tonalité, donnant un effet lancinant à la chanson qui sort de l’ordinaire. La suivante, Delusion of Mortality, est le dernier nouveau titre d’Hymns from the Apocrypha. Il a tout ! Un solo de guitare lui aussi un peu étonnant qui sonnerait presque un peu comme un solo de black metal plus que de death technique, un tempo changeant, un passage de basse hyper puissant, une batterie qui tabasse et un chanteur qui a un growl pas tout à fait humain. Un condensé dans le plus pur style Suffocation.
Le groupe new-yorkais nous gratifie d’une reprise de son propre titre Ignorant Deprivation, de leur album Breeding the Spawn et, pour l’occasion, Frank Mullen est venu poser sa voix. À entendre les deux chanteurs à la suite comme ça, on sent quand même bien la différence. F. Mullen a une voix plus étouffée que R. Myers. Pour autant, le choix du remplaçant de F. Mullen n’a pas dû être simple mais est pour moi totalement réussi ! Pour avoir eu la chance de le voir en live, il assure vraiment autant dans la maîtrise du chant que dans l’occupation de la scène, il est très fort !
Hymns from the Apocrypha est pour moi un CHEF D’ŒUVRE. Il a été enregistré au studio de D. Boyer et T. Hobbs, produit avec Christian Donaldson, qui a notamment produit Ingested, et masterisé avec Dominic Grimard qui s’est occupé du dernier album de Cryptopsy. Bref, une équipe de champions pour un résultat au top ! L’attente a été plus que longue mais le résultat est tellement bon que je me sens prêt à attendre six ans de plus pour avoir encore un album de ce calibre.
Il y a tout l’aspect mélodique, qui est présent tout au long de l’album, qui offre une nouvelle perspective à la musique du groupe, et cela cumulé aux déclarations de Terrance Hobbs, qui dit qu’il espère encore sortir plusieurs albums. On peut alors imaginer un prochain album, pourquoi pas dans cette veine ? Dans tous les cas, s’ils continuent de faire de si bons morceaux, moi ça me va. Longue vie à Suffocation !