Aeternam
Heir of the Rising Sun
Genre symphonic black/death/folk metal
Pays Canada (Québec)
Label autoproduction
Date de sortie 02/09/2022

Site Internet

Groupe originaire de Québec, Aeternam œuvre dans un style plutôt unique même s’il est très souvent comparé à d’autres. Behemoth est l’un de ceux qui viennent tout de suite en tête, de par la similitude dans l’utilisation prédominante de la gamme phrygienne, donnant ainsi un son pouvant être qualifié à la fois d’exotique, tendu et sinistre. Tout comme Orphaned Land et Melechesh, Aeternam utilise non seulement la tonalité associée au son arabisant, mais également les instruments originaires du Moyen-Orient. Finalement, il serait impossible de décrire la musique du groupe québécois sans mentionner son approche symphonique, misant ainsi sur un immense paysage sonore, rappelant notamment Wintersun et Septicflesh.

Au travers de sa discographie, Aeternam a réussi à œuvrer dans divers univers sonores. En effet, les deux premiers albums du groupe québécois, Disciples of the Unseen et Moongod, utilisaient certainement une structure pouvant rappeler le death metal mélodique. Avec la sortie de l’album Ruins of the Empire, l’aspect symphonique était plutôt mis de l’avant. Cet accent sur l’immensité du paysage sonore atteint son apogée avec la sortie de l’album Al Quassam en 2020, album qui atteint le palmarès du meilleur album de metal de l’année d’après plusieurs magazines et fans de metal. La force de cet album sorti en 2020 était, pour beaucoup, attribuée à l’équilibre que le groupe démontrait entre l’harmonie (son penchant mélodique) et la puissance (son penchant plutôt death/black metal).

En 2022, Aeternam a su garder cet équilibre tout en adoptant une vision plutôt narrative avec son album Heir of the Rising Sun. Ce dernier raconte l’histoire de la chute de l’Empire romain d’Orient, plus spécifiquement la conquête de Constantinople par les Ottomans en 1453. Bien que les mélodies arabisantes soient toujours aussi familières, Aeternam mise, sous cette approche plutôt scénique, davantage sur son penchant folklorique. En effet, l’utilisation plus accrue de vocaux de type chanté rappelle des œuvres plutôt populaires dans le style du power metal. Ceci peut être en effet observé dans certaines compositions telles qu’Irene ou encore dans les mélodies présentes dans Nova Roma.

Le death mélodique reste toujours un fondement pour le groupe québécois, ce qui peut en effet être constaté sur des pièces telles que Beneath the Nightfall et Where the River Bends. On peut y reconnaître des mélodies et surtout des arrangements symphoniques s’apparentant aux groupes finlandais tels Brymir, Frostide ou Whispered.

La présence de pièces folkloriques, telles que la pièce d’ouverture Osman’s Dream ou les interludes Kasifi’s Verse et Akhatist Hymn, permet à l’auditeur de reprendre son souffle tout en le plongeant au beau milieu du quinzième siècle dans l’Empire byzantin.

Aeternam termine son cinquième album de manière grandiose avec le siège et la chute subséquente de la capitale de l’Empire romain de l’Est. Il s’agit de la première composition du groupe dépassant les dix minutes. Cette dernière pièce, divisée en quatre sections, montrant une fois de plus l’équilibre que ce groupe québécois atteint entre les passages plutôt puissants et d’autres plutôt mélodiques.

Avec ce cinquième album, Aeternam a su perfectionner sa saveur black/death metal folklorique et accroître son équilibre entre puissance et mélodie.