Swarf Damage
Swarf Damage
Genre thrash metal/hardcore/crossover
Pays Île de Man
Label autoproduction
Date de sortie 08/12/2023

Site Internet

À la première écoute, on se dit : « Mais je connais, j’ai déjà entendu, mais si… », puis en fait, non. C’est comme rentrer à la maison, celle de son enfance heureuse ou celle où, définitivement, on se sent chez soi, sans l’odeur de poussière car la vie a continué et la modernité est présente.

Michael Cowley module sa voix au gré des morceaux et pourtant elle reste reconnaissable. Battern Down The Hatches, le deuxième titre de l’album, est speed et agrémenté d’un riff guitare/batterie qui revient et qui nous fait sentir cette énergie transmise par les grands groupes.

Ce n’est pas du sous-genre ou du néo-thrash, juste du Swarf Damage. Dans Four Minute Warning, la voix se fait plus growl, une sorte de Machine Head des années 90, mais la musique correspond à d’autres références, comme un Beneath the Remains en plus speed, avec son propre son de guitares, des changements de rythmes alternant les duos, trios instrumentaux qui jouent en même temps ou se répondent puis vous cueillent, à la troisième minute, par un interlude et repartent doucement pour revenir à celui d’origine, on salue la maîtrise. L’énergie est clairement différente de celle de notre passé et une fois l’album lancé, impossible d’arrêter les seulement 29’54, qui ne donnent qu’une envie, celle de le réécouter. Attention, ne vous méprenez pas, la prod est impeccable et la sortie en indépendant est à saluer. La batterie, sous les mains de Brian Duffy, et d’ailleurs, plus généralement, tous les instruments, sont parfaitement contrôlés par ces techniciens qui peuvent, à mon avis, encore gagner en vitesse.

Je dois vous prévenir que malgré la noirceur annoncée, vous allez avoir envie de réécouter, certes cet album de Swarf Damage, mais aussi tous les pionniers du thrash, par un effet non-nostalgique ; juste un retour vers le futur desservi par des musiciens originaires de la capitale de l’Île de Man : Douglas. Rien que l’histoire de cette île est remarquable et nous prouve que le metal est partout. J’espère sincèrement qu’ils viendront jouer sur nos scènes internationales leur thrash/hardcore/punk/crossover, même si cela veut juste dire leur style dans la lignée des grands maîtres du thrash. Le duo de guitaristes Andrew Scott Blake et Keith Harris savent tout jouer, c’est fou.

Je ne peux pas finir cette chronique sans vous parler de l’identité graphique du groupe et de la cover de l’album créée par Anna Lucas, qui reflètent tellement d’éléments de ce que donne à entendre Swarf Damage. Elle arrive à résumer, par une image, tout comme Father, dernier morceau de l’album, qui parlera à tous les peuples de la mer tels les Bretons parmi lesquels je vis, l’essentiel du morceau, et transmettre à sa manière les émotions générées.

Allez jeter une oreille et même les deux, vous serez là pleinement à la maison.