Derek Sherinian
Vortex
Genre rock progressif/fusion
Pays États-Unis
Label Inside Out
Date de sortie 01/07/2022

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Derek Sherinian s’est fait un nom grâce à ses apparitions avec Dream Theater, Alice Cooper ou Billy Idol. Ce musicien accompli s’est aussi forgé une belle réputation grâce à ses compositions alambiquées. Le talentueux claviériste s’est, à nouveau, entouré de quelques pointures pour proposer son neuvième album solo. Un neuvième album solo qui est nettement moins orienté « guitare » que The Phoenix, son précédent opus, sorti deux ans auparavant. Ce qui peut apparaître comme particulièrement incongru quand on invite des guitaristes aussi prestigieux que Michael Schenker, Steve Lukather, Steve Stevens, Nuno Bettencourt et autre Ron « Bumblefoot » Thal

Vortex n’a assurément pas sa place dans une rubrique musicale purement consacrée au metal. Sa musique oscille dans une fusion entre jazz, funk et rock progressif. Et cela même si les Seven Seas avec Steve Stevens ou Die Kobra avec Michael Schenker (le héros de Derek dixit le musicien) ont quelques relents de guitares distortionnées. Il faut aussi noter que cet album est intégralement instrumental. Cela n’enlève évidemment rien à la qualité de la galette. Chaque écoute laisse poindre un détail qui aurait pu passer au bleu lors de la découverte. Derek Sherinian s’est appuyé sur une section rythmique assurée par le batteur Simon Phillips (ex-Toto) et le bassiste Tony Franklin qui a déjà posé sa bosse avec des musiciens aussi accomplis que Roy Harper, Lana Lane, Don Dokken ou Quiet Riot… C’est dire si la qualité musicale est au rendez-vous.

Chaque titre a donc une coloration particulière. Dès l’ouverture, The Vortex s’affiche sous des sonorités qui flirtent avec les seventies. Key Lime Blues, comme son titre l’évoque, s’approprie le blues sous une version plus funk alors que Nomad’s Land s’enfonce dans le jazz. Scorpion, l’unique titre assuré par le trio sans invité, est aussi dans cette veine même si ses sonorités de piano sont plus lourdes.

Aurora Australis, d’une durée de onze minutes, qui ferme cet album, est la parfaite illustration de la musique de Derek Sherinian : fouillée, complexe mais bougrement intéressante. Néanmoins, il faudra de nombreuses écoutes avant que l’auditeur d’un album aussi riche musicalement parvienne à se l’approprier…