Victory
Gods of Tomorrow
Genre Heavy Metal mélodique
Pays Allemagne
Label AFM Records
Date de sortie 26/11/2021

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La vie de Victory n’a jamais été un long fleuve tranquille. Porté par un petit succès au milieu des années ’80, le groupe allemand a rapidement été secoué par différents changements de line-up qui entraîneront sa dissolution en 1996 avant plusieurs tentatives de reformation au début des années 2000 puis en 2011. Le groupe a grandi dans l’ombre des Helloween ou plus encore Scorpions ou Accept qui ont marqué le heavy metal en provenance d’Outre-Rhin. Cette fois, c’est Herman Frank en personne qui a repris les choses en mains afin de conduire la destinée du groupe sur le plus long terme. Pour ce faire, l’ancien guitariste d’Accept s’est entouré de Gianni Pontillo (ex-The Order, Pure Inc.) au chant, de Mike Stein à la batterie ainsi que de deux autres musiciens qui ont travaillé avec lui sur différents projets.

Ces deux nouvelles recrues s’intègrent admirablement à l’ensemble. Mieux, ils en font même un meilleur groupe tant leur apport est indéniable. L’avenir nous dira si le groupe s’inscrira ou pas dans la durée. En attendant, les natifs d’Hanovre en ont dans le caleçon. Gods of Tomorrow risque bien de rapidement devenir une pierre angulaire de la discographie du groupe. C’est en effet le morceau mid-tempo Love & Hate qui lance véritablement les hostilités après une intro en guise de mise en bouche. Le morceau a d’ailleurs été retenu comme le single issu de ce onzième album. Si son refrain entêtant et son riff font immédiatement mouche, la sauce prend encore un peu plus de consistance avec le titre éponyme qui déboule à la vitesse de l’éclair mais, surtout, avec Cut to the Bone, véritable hymne taillé pour la scène. La voix de Pontillo est un doux mélange de Bon Scott et Marc Storace (ex-Krokus) et se colle parfaitement au son admirablement bien produit de cet opus.

Pas de repos pour les braves… Les vétérans ont gardé la flamme même si le tempo ralentit quelque peu avec le langoureux mais puissant Dying In Your ArmsPontillo laisse apprécier les différents registres vocaux auxquels il est capable de se frotter. La puissance de ses vocalises sur Mad, notamment, ne peut que scotcher l’auditeur. Son panel est encore plus impressionnant sur In Rock We Trust. Mais la force des compositions de Victory repose surtout sur les riffs incisifs d’Herman Frank, véritable maître d’oeuvre comme en témoignent My Own Desire ou l’excellent Rising Force qui vous martèle le cerveau sur un tempo lancinant et particulièrement heavy. Sur ce titre, on appréciera aussi la profondeur et la rigueur du jeu de batterie de Mike Stein. Juste parfait…

Même s’il montre toute la dextérité d’Herman Frank à la gratte, cet album a le mérite de ne pas sombrer dans l’excès de démonstration et chaque solo est bien pesé, que ce soit sur Rising Force, décidément le point culminant de cet album, ou Leave You Alone qui le ferme de très belle façon. Alors oui, Victory ne révolutionnera rien dans le genre mais les Allemands nous pondent ici un excellent album de heavy metal qui, à défaut de marquer les esprits, restera très agréable à glisser dans les platines…

Gageons, cette fois, que cette nouvelle réunion sera plus consistante et apportera, enfin, la stabilité à laquelle le groupe aspire depuis plus de 35 ans. L’air de rien, ça fait déjà un fameux bail…