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Les Islandais nous proposent en ce début d’année leur premier album By the Magic of Wyndfire Steel sur le tout nouveau label Atomic Fire Records.
L’album s’ouvre avec Kraven the Hunter, et le ton est directement donné. Nous avons affaire à un titre dans la plus pure tradition du Power Metal mélodique européen, style florissant surtout sur le Vieux Continent et au Japon à la fin des 90’s. La production est soignée, claire et stratosphérique, mettant superbement en valeur tous les instruments. La voix du chanteur Atli est assez haut perchée comme elle se doit de l’être dans ce genre de production, il y a du Michael Kiske (Helloween) par ci, du Timo Kotipelto (Stratovarius) par là. Le refrain de cette première chanson est particulièrement accrocheur, ce sera d’ailleurs une des marques de fabrique du jeune combo durant tout le disque. Le soin apporté aux mélodies semble faire partie de l’ADN du groupe, agrémenté d’une section rythmique efficace bien que très classique.
Les citoyens de la Terre de Glace font preuve d’une maturité assez exceptionnelle pour un premier travail. Pour preuve, l’imparable Dark Crystal à la construction limpide et au couplet sublimé par une voix gutturale qui semble venir de nulle part, tant elle est étonnante et placée à un endroit stratégique de la chanson.
L’une des particularités de la formation est qu’elle possède déjà son propre son et sa propre personnalité. Un fait assez rare de nos jours. Bien sûr les influences sont claires, nous lorgnons vers les deux groupes cités plus haut mais également du côté des premiers Sonata Arctica, d’Angra ou encore de Freedom Call mais elles ne sont jamais envahissantes, bien au contraire.
Les impitoyables et traditionnelles attaques de double basse se succèdent tout au long de la galette, pour notre plus grand plaisir auditif. Toutefois, les Islandais ont plus d’un tour dans leur sac pour nous surprendre, comme ce superbe solo de clavecin sur Ride the Distant Storm, ou ces incursions progressives bien imaginées sur Way of Kings.
Le disque a beau durer 50 minutes, il ne faiblit jamais. Tout y est calibré quasi à la perfection, y compris l’ordre des morceaux, pas si anodin que ça pour une fois. Cela fait au contraire partie d’un plan bien précis, visant à étonner l’auditeur à chaque instant, malgré une musique au classicisme assumé.
Power Paladin ne peut, et c’est compréhensible, éviter parfois le piège de la ressemblance avec de vieux titres du style. Le refrain d’Into the Forbidden Forest rappelle un peu Twilight of the Gods sur Keeper of the Seven Keys part 1 (1987) de Helloween. Les benjamins de la scène corrigeront sans aucun doute ces quelques détails dans leurs futures réalisations.
Ceux-ci nous assènent le coup de grâce avec le formidable et assez complexe There Can Be Only One qui clôt ce bien bel effort. Sa rythmique galopante y est tout bonnement irrésistible, son break surprenant et bien conçu et son refrain une fois de plus magistral.
Les Nordiques apportent une nouvelle pierre à un édifice qui a repris des couleurs ces dernières années après un passage à vide d’une grosse décennie.
Un album formidable, très entraînant, étonnant, mature et aérien, bref, un premier essai transformé comme rarement !