Haken
Fauna
Genre metal progressif
Pays Royaume-Uni
Label InsideOut Music
Date de sortie 03/03/2023

Site Internet

Avec le premier single Nightingale qui est sorti presque huit mois avant l’album, les attentes étaient très élevées pour le nouvel opus de Haken. Laissez-moi vous dire qu’elles ont été depassées ! Les Britanniques réussissent à être surprenants et imprévisibles tout en ayant leur propre son !

Comme tous les albums de Haken, Fauna doit être écouté plusieurs fois afin de nous laisser le temps de tout digérer et de résoudre les énigmes rythmiques. Chaque membre du groupe est à son meilleur niveau. Les jeux de guitare des virtuoses Charlie Griffiths et Richard Henshall sont hypnotisants, captivants et impressionnants. Ray Hearne nous offre, encore une fois, une performance hors de ce monde à la batterie. Les grooves syncopés, polyrythmés et originaux sont mis en avant et il amène toujours un vent de fraîcheur. Même lorsqu’il joue en 4/4, il réussit à nous faire fondre le cerveau par sa virtuosité. La basse de Conner Green est versatile et nous fait groover peu importe le contexte ! La voix de Ross Jennings est aussi à son meilleur niveau sur cet album ! Tellement de refrains sont restés dans ma tête pendant plus d’une semaine ! Ce qui est rare avec le metal progressif. Le retour de Peter Jones aux synthétiseurs est bien senti et amène aussi un vent de fraîcheur, qui se fait autant sentir lorsque le clavier est mis en avant que quand il est caché dans le mix. Son sound design amène beaucoup d’émotion à l’album.

Taurus est une excellente chanson pour introduire cet album. Quoi de mieux qu’un bon riff violent pour commencer un album ? Malgré l’agressivité de l’introduction, les vocals arrivent et changent complètement l’atmosphère de la chanson. Comme à l’habitude, Haken nous fait vivre un voyage et nous en fait voir de toutes les couleurs avec cette introduction à un album qui se développe très bien.

Nous arrivons ensuite à Nightingale, le premier single. Encore une fois, une excellente pièce qui contraste avec Taurus d’une manière originale et magnifique. Classique Haken ! Le refrain restera dans votre tête pendant la semaine qui suit, c’est sûr ! Pour une pièce de huit minutes, elle passe comme si elle durait la moitié de cela.

Ensuite, nous arrivons à la chanson que l’on adore ou déteste : The Alphabet of Me. Personnellement, j’adore le risque qu’ils ont pris en présentant une composition si différente ! Elle démontre que le band est capable de tout écrire ! Les claviers de Peter Jones sont définitivement un point fort de ce titre. Les harmonies vocales et le solo de trompette offrent une merveilleuse section finale qui termine la chanson en beauté.

Selon moi, Sempiternal Beings est une composition clé dans cet album. Les grooves originaux de Ray Hearne font toute la différence dans cette composition qui n’arrête jamais d’évoluer. Le refrain est de loin le plus gros ver d’oreille de l’album et il est magnifique. Il n’y a pas une seconde d’ennui dans cette chanson. Le dernier refrain vous laissera à en demander plus !

Beneath the White Rainbow est la chanson plus djent de l’album. Les passages intenses et rythmés sont contrastés par d’autres, plus lents et aux mélodies angéliques. Nous avons aussi droit à une section qui pourrait rappeler le jazz djenty de Tigran Hamasyan. Cette section est suivie par un passage très expérimental, surtout sur la voix de Ross Jennings qui utilise des tons et des effets jamais entendus sur les albums de Haken ! Une merveilleuse composition qui part dans tous les sens, digne d’être considérée comme étant d’avant-garde.

Island in the Clouds n’est pas la chanson la plus forte de l’album, mais elle reste très intéressante et contient définitivement des moments forts et pertinents ! Ross Jennings nous transporte dans ce voyage et nous fait flotter sur cette dite île. Composition très impressionnante qui se termine sur une section magnifiquement harmonisée et grandiose.

Lovebite est la plage qui m’a pris le plus de temps à apprécier. Mais après quelques écoutes, elle est devenue un merveilleux ver d’oreille entraînant. La basse de Conner Green y est un élément très important, elle est groovy mais tout de même mélodique. Le refrain possède une mélodie catchy par dessus un groove complexe.

La pièce maitresse de Fauna : Elephants Never Forget. WOW. C’est définitivement la composition où on entend le plus les influences de Gentle Giant sur le band. La polyvalence de Ross aux vocals est hors de ce monde. Les guitares éclectiques n’arrêtent jamais de nous épater. Elle est la définition même du chaos contrôlé, elle nous mène dans tous les sens, on ne sait jamais où ça s’en va, mais on ne peut pas arrêter d’écouter. Des sections djent, funky, mélodiques, originales et complexes : la définition même du rock progressif !

Comment suivre une pépite si marquante ? Avec une merveilleuse chanson douce qui ne s’empêche pas de surprendre et d’aller, elle aussi, dans tous les sens, répond Haken ! Le début est si doux et mélodique, mais ce n’est pas long avant que Haken nous rentre dedans avec un riff digne de Meshuggah ! Ce riff se développe pendant le reste de la chanson et nous transporte dans un autre univers. Une merveilleuse manière de terminer un chef-d’œuvre.

En conclusion, Haken retrouve ses sources et revient en force ! De merveilleuses compositions qui s’enchaînent super bien. C’est un voyage haut en couleur, en expérimentation et en émotions ! Définitivement un des meilleur albums de l’année !