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En vingt-cinq ans de carrière, Watain est passé du statut d’espoir à celui de valeur sûre du black metal. Sa discographie oscille entre l’excellent (pour moi, Corpus Luciferi) et le bon, si l’on excepte une ou deux sorties hors de la route du pur black metal (The Wild Hunt), mais chacun ses goûts.
Aujourd’hui, ils sortent Die in Fire – Live in Hell, album live qui succède aux enregistrements live presque pirates de leurs débuts, tels que Black Metal Sacrifice, et au plus officiel et plus brut The Ritual Macabre, en 2001.
Comme déjà à plusieurs reprises, c’est Erik Danielsson, chanteur et bassiste, qui réalise l’artwork, avec un collage de photos du groupe, en noir, rouge et blanc, et ça rend pas mal.
Le concert a été enregistré à Stockholm, le 7 octobre 2022. L’enregistrement par Jamie Elton et le mixage effectué par Tore Stjerna, au Necromorbus Studio, en Suède, offrent une qualité qui, si elle nous éloigne des standards historiques des enregistrements des concerts true black, façon Live in Leipzig de Mayhem, correspond aux canons actuels de ce genre d’enregistrement et permet de se faire une bonne idée de la puissance du groupe en live, pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’assister au cérémonial de leurs concerts.
La set-list comporte une majorité de titres issus de The Agony and Ecstasy of Watain, leur dernier et très réussi LP studio, puisque sur un total de douze, ce ne sont pas moins de cinq titres qui proviennent de cet album, qui est d’ailleurs sous-titré « Agony and Ecstasy over Stockholm » sur la pochette. Le reste se répartit entre Corpus Luciferi, sorti en 2003, pour le plus ancien, puis Lawless Darkness, The Wild Hunt et Trident Wolf Eclipse. Ce live couvre donc une bonne partie de la discographie de Watain, même si tous les albums n’y sont pas représentés. À tout cela s’ajoute une reprise de The Return of Darkness and Evil, de Bathory, dans une version assez speed que n’aurait sans doute pas reniée Quorthon.
Les interventions d’Erik Danielsson, tantôt en suédois, tantôt en anglais, ont été conservées pour plonger encore plus l’auditeur dans l’ambiance du concert et l’on entend le public, plutôt discret pendant les morceaux, se manifester avec enthousiasme entre chacun d’eux.
Les chansons, déjà puissantes en version studio, sont boostées par la scène, notamment les titres les plus anciens, qui trouvent une seconde jeunesse, Black Salvation ou Reaping Death, par exemple.
Pour finir, j’avoue un gros faible pour la superbe version de Before the Cataclysm, vers la fin de l’album. Par contre, pas de concerts en vue dans nos contrées pour Watain, Die in Fire – Live in Hell est donc un excellent moyen de patienter en attendant leur retour.