Angel Witch, Onslaught, Exumer, Vengeance, Witchfynde, Hitten, Existance, SteeLover, Toledo Steel
Kubox, Kuurne (BE)
Date 2 décembre 2023
Chroniqueur Oli de Wacken
Photographe Paul Collin
https://bftpfestival.com

Les aléas de la circulation nous feront louper le concert de Toledo Steel. Cela est d’autant plus dommage que les deux albums de cet excellent groupe britannique, No Quarter (2018) et Heading for the Fire (2021), ont eu tôt fait de le positionner parmi les fers de lance de la NWOTHM (new wave of traditional heavy metal), et que les avis glanés ci et là nous disent unanimement que nous avons raté une très belle prestation. À notre arrivée, nous ne profiterons que des deux derniers titres des Liégeois de SteeLover. Assez pour constater que leur heavy metal puissant et racé est, comme d’habitude, parfaitement défendu sur scène, avec de l’énergie à revendre et une attitude proche du public qui fait toujours plaisir à voir. Il est aussi vrai que le public liégeois s’était déplacé en nombre pour soutenir « son » groupe, sans savoir que quelques jours plus tard, le très bon guitariste Calin Uram allait remettre sa démission. Puisse SteeLover lui trouver un brillant remplaçant !

Existance confirme sa bonne forme scénique tandis que Hitten, avec son style hybride mi-heavy, mi-glam, parfois accrocheur et parfois moins, ne convainc pas tout le monde.

Witchfynde, issu de la MWOBHM, revient parmi les vivants. Car même s’il s’est officiellement réactivé en 1999 après une séparation en 1984, peu de nouvelles de sa part nous sont parvenues. Nous assistons au concert de ces vétérans avec curiosité, mais le fait de ne pas être familier avec leur répertoire est sans doute la cause d’une impression en demi-teinte, de laquelle se détache l’idée que la set-list manque peut-être de morceaux forts pour marquer l’esprit des non-initiés.

Mentionnons quand même que, du premier concert du jour jusqu’à celui-ci, le volume sonore est vraiment, mais vraiment trop fort ! Nous apprendrons par la suite que l’ingé-son n’est pas sourd, mais que l’acoustique de la salle, très haute de plafond, par rapport aux caractéristiques de la sono disponible, rend ces réglages, bien qu’inconfortables pour l’ouïe, nécessaires pour que le son ne se « perde » pas trop ou ne donne pas l’impression de venir du plafond. Une amélioration sensible se fera néanmoins sentir à partir du début du set de Vengeance, et ça fait du bien…

Vengeance, justement, nous propose un set « old-school », c’est-à-dire axé sur ses quatre premiers albums, Vengeance (1984), We Have Ways to Make You Rock (1986), Take It or Leave It (1987) et Arabia (1989). Quel plaisir de réentendre des hymnes aussi fougueux et accrocheurs que Take Ir or Leave It, Deathride to Glory, Rock ‘n Roll Shower ou Arabia, avec un Leon Goewie toujours en pleine forme physique et vocale.

Exumer, dont le premier album, Possessed by Fire (1986), fait office de référence, et est toujours passé à côté du succès, ce qui explique sans doute son interruption de carrière de 1991 à 2008. Les Allemands n’ont rien perdu de leur mordant et leur thrash aux riffs efficaces ainsi qu’aux breaks mortels a pleinement satisfait aux attentes des amateurs du genre. Les titres plus récents n’ont, de plus, pas à rougir par rapport à ceux de la première heure, et les deux se marient très bien, sans que l’on puisse les dater à l’oreille. Impeccable. Et le constat est semblable en ce qui concerne Onslaught, qui, lui aussi, a souffert d’un manque de reconnaissance à grande échelle et a fini par se séparer, pour revenir en force et être à nouveau bien dans le coup.

En tête d’affiche, Angel Witch était d’autant plus attendu qu’il n’a pas posé ses valises en Belgique depuis un bail, et que cette date était, de plus, sa première de l’ère post-covid. Le groupe, culte et influent s’il en est, a toujours occupé une position à part au sein de la NWOBHM, en raison d’un style particulier, qui mêle à la tradition du genre, des éléments de ce qui ne s’appelait pas encore, à l’époque, le doom. Des formations comme Candlemass, par exemple, n’ont d’ailleurs jamais caché l’influence non négligeable d’Angel Witch sur elles. Le groupe livre une prestation sans hiatus et sans fioritures, faisant exclusivement la part belle au premier album éponyme daté de 1980 et au petit dernier, Angel of Light (2019), qui occupent chacun à peu près une demi set-list, complétée par une incursion dans le très recommandable As Above, So Below (2012) par le biais de Dead Sea Scrolls.

Ainsi s’achève ce dixième Blast from the Past. Le fest, qui n’aura pas lieu en 2024, l’organisateur ayant décidé de s’octroyer un break pour raison personnelle, sera néanmoins de retour en 2025. Nous y serons !

 

Angel Witch

Onslaught

Exumer

Vengeance

Witchfynde

Hitten

Existance