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Avant même la première écoute, on note le soin apporté à la pochette de l’album. Massacre a travaillé avec Wes Benscoter, qui a également produit, entre autres, le visuel d’albums de Slayer et de Cattle Decapitation. Un style qui diffère beaucoup de leurs précédentes pochettes d’album, notamment leur plus connu, From Beyond, réalisé par Ed Repka. Cette décision, d’après le groupe, vient refléter la musique et les thèmes abordés dans les paroles, qui touchent davantage au thème de l’horreur qu’auparavant. Ceci dit, Massacre exploite tout de même certains thèmes propres à leur style dans leur dernière sortie, et ils le font avec bon goût.
Au niveau de la production, le nouvel album de Massacre constitue une véritable pépite de death metal old-school et moderne, aussi paradoxale que cette étiquette puisse paraître. En effet, le produit final offre une écoute délectable aux oreilles, avec des riffs plutôt simples mais efficaces et aux sonorités plus chaleureuses que jamais. Le tremolo picking et les mélodies sont au rendez-vous dans le jeu des deux guitaristes Jonny Peterson et Rogga Johansson, transportant l’auditeur trente ans dans le passé, à l’époque où ce style caractéristique du death metal floridien était à son apogée.
La voix de Kam Lee est digne d’un monstre, comme on ne l’a jamais entendue auparavant. C’est d’ailleurs cette voix qui confère un aspect old-school à cette dernière production de Massacre. Elle est accompagnée en cela par les fameux dive bombs à la guitare, signature sonore de la formation floridienne, qui ne perdent pas de leur goût et viennent agrémenter les solos présents dans l’album. Ces derniers sont interprétés avec brio par Scott Fairfax, nouveau guitariste lead du groupe, dont les prouesses font honneur au son original de Massacre. Un autre élément particulièrement appréciable de Resurgence est le son de la caisse claire, qui, ma foi, trouve une très bonne place dans le mix final.
Le style de composition dont Massacre a le secret se retrouve dans les nouvelles chansons, notamment dans The Innsmouth Strain, qui possède beaucoup de points en commun avec Chamber of Ages, issue de From Beyond. Les deux morceaux utilisent la quinte bémol d’une manière similaire dans leur riff principal, sans pour autant être des copies conformes l’un de l’autre. Les musiciens ne sortent pas, ou alors peu, de la mesure 4/4, et adoptent un tempo juste assez rapide pour donner l’envie aux fans de se tordre le cou à l’écoute de l’album ou lors des performances sur scène.
En résumé, Massacre sort cette année un chef d’œuvre similaire à ceux sortis en Floride dans les années 1990, mais enregistré d’une façon à apporter une touche de modernité au death metal de cette époque et de cette région. Mixé et masterisé par nul autre que Dan Swanö (Edge of Sanity, Bloodbath), on perçoit définitivement un air de famille entre Resurgence et certaines œuvres de Nocturnus et de Morbid Angel entre autres.
En guise de conclusion, je tiens à répéter que Resurgence est un album calibré pour les fans de death metal old-school. La production est excellente et l’œuvre est tout simplement agréable à écouter.