
Site Internet
Les deux premiers titres de Dormant donnent le ton : un rythme soutenu, des mélodies qui envoient du lourd. On sent d’entrée que le groupe, qui avait déjà une base technique solide, a bien progressé. Que ce soit la basse (bien qu’un peu discrète à mon goût) ou le chant en passant par la batterie et les guitares, tout le monde paraît au sommet de son art. C’est une bonne manière de lancer cette année 2024. Dès les premières notes se dégage une certaine fraîcheur qui rappelle un peu ce qui se faisait de mieux dans le death mélo suédois, tout en ayant une propreté dans le son et le jeu qui offre un contraste appréciable, du neuf fait avec du neuf dans une vieille marmite, c’est le pied.
Le troisième titre, Undercurrent, est plus lent avec un peu de chant clair, chose que je trouve un peu dommage. La chanson est bonne, ce n’est juste pas ce que je préfère. Elle casse un peu le bon élan que le groupe avait pris avec les précédents morceaux. Elle monte crescendo en puissance, ce qui la rend de plus en plus sympa à mesure qu’elle avance. L’ouverture en chant clair constitue un passage moins intéressant mais qui mérite d’être écouté pour apprécier la chanson dans son ensemble.
Chance to Fail est plus catchy avec un petit passage plus lent qui donne un petit moment de répit avant de réaccélérer avec force et fracas. C’est la définition de ce qu’Hiraes sait faire de mieux, du bon death mélo qui tabasse et n’a rien à envier aux plus grands noms du genre.
Le cinquième titre propose quelques changements de rythme surprenants mais très bien sentis. La chanteuse Britta Görtz tente même un petit pig scream (qui rend vachement bien). Le morceau est très bien construit, alternant les passages plus lents et ceux qui envoient davantage. Il y a, vers la moitié du morceau, un court passage de chant clair qui, cette fois, m’apparaît comme mieux placé, il ne me choque pas. Le morceau finit en douceur par un fade out qui laisse un peu de temps pour enchaîner en douceur avec l’introduction Come Alive, une instrumentale plutôt pêchue, qui ouvre sur Ocean Child. On ne peut pas dire que cette introduction soit de la publicité mensongère. Le morceau est effectivement plein de puissance, bien qu’il renferme un relativement long passage dégageant une intensité plus que modérée.
Nightflight commence sur les chapeaux de roue ! Le morceau est rapide, agressif. Il y a un magnifique solo de guitare qui se fond parfaitement dans la chanson et montre encore une fois que le guitariste a du niveau (ce qui ne faisait déjà plus l’ombre d’un doute). Ce titre est le plus court de l’album, il en est aussi le plus intense. À moins que cela ne soit Red Soil ? Les mélodies y sont moins présentes que dans les autres chansons. Elle a un côté plus saccadé avec des riffs de guitare qui ont presque un air de Meshuggah (toutes proportions gardées), et, au milieu, un solo qui donne l’impression que le morceau, déjà très rapide, accélère encore un peu jusqu’à atteindre le point de bascule et le moment où le tempo est drastiquement réduit, sans pour autant perdre d’intensité.
Dormant se clôt par un titre éponyme qui ne donne en tout cas pas envie de dormir. Il est relativement représentatif de ce que propose l’album dans sa globalité. C’est un concentré de ce qu’Hiraes fait de mieux, des mélodies accrocheuses et de la puissance brute.
Dans l’ensemble, cet album montre une grande maîtrise de la part du groupe et une belle évolution. Ils ont progressé dans tous les aspects, que ce soit techniquement ou en termes de composition. Leur line-up n’a pas changé, ce qui leur permet d’aller dans une continuité claire de leur premier album Solitary tout en intégrant leurs nouvelles compétences. C’est du tout bon ! À écouter sans modération (si on aime le death mélo) !