En ce dimanche matin, Emy s’est en premier dirigée vers la Hellstage, priant le dieu soleil (Hélios, Râ ou qui vous voulez) pour que la météo permette le tournage du clip d’Ultra Vomit et… c’est gagné ! Comme la veille, les figurants sont répartis en petits groupes. L’idée est de filmer une scène générale devant la cathédrale — attention spoiler ! Pour le clip de (on suppose) Doigts de Metal, une scène avec l’ensemble des figurants a donc été tournée en plein devant l’entrée du festival. Le groupe des « déguisés » — si vous ne comprenez pas, allez donc lire le live report du troisième jour — a formé une haie devant une petite tente Quechua de laquelle sort Fetus en chantonnant. Nous autres figurants faisons ensuite un wall of death géant sur l’ensemble du groupe qui attendait Fetus au bout du tunnel de gens déguisés. Pour les plus vaillants, dont Emy, d’autres scènes ont été tournées devant la Hellstage ; mais on ne vous en dit pas plus : vous verrez tout cela en septembre ! On a hâte de voir le résultat — et si Emy sera coupée au montage ou non. Dans tous les cas, il faut noter la gentillesse, la bonne humeur et la bienveillance de l’ensemble des figurants, d’Ultra Vomit et de l’équipe de réalisation et de tournage. Big up à Julien Josselin.
Juste après, notre chroniqueuse court sur site pour attaquer sa dernière journée avec Thron au Temple. Un peu dubitative au démarrage, entre autres parce que les groupes maquillés tous pareil, on commence à les connaitre, Emy a passé un moment très agréable avec un death efficace. D’ailleurs, le live a été habillé de lumières particulièrement rouges, roses et violettes qui n’ont pas permis de bien saisir l’esthétique du groupe, dont les artworks sont sublimes. Pour vous en rendre compte, foncez voir leur site !
Pour K-ro, en ce quatrième et dernier jour de festival, une nostalgie s’installe déjà, mais qui se fait vite oublier lors de son arrivée en Warzone. Si, les jours précédents, cette scène a vu défiler des chanteuses qui détonnaient, celle de Scowl a une puissance à réveiller les zombies alors qu’il n’est que 13 h 35. Kat Moss (à ne pas confondre avec Kate Moss) motive le public avec son énergie. Le style vestimentaire knee sox et short se marie parfaitement à l’énergie survoltée et à la gestion maitrisée de sa voix hardcore, ou plutôt de ses voix de tête, du growl, etc. Le batteur, Cole Gilbert, a aussi son style : avec une batterie minimaliste, il dépote. Tout va vite : le chant, la batterie, la guitare mais surtout la basse de Bailey Lupo. Petit bémol pour K-ro : le set était plus court qu’annoncé. C’est peut-être dû au style mais ce show est teinté d’un goût de trop peu. Cela n’empêche pas qu’il s’agit de très bon hardcore, dans la lignée de Walls of Jerico.
Direction ensuite la Mainstage où Emy et K-ro assistent au concert de Nova Twins — qui ne sont pas des sœurs mais bien des amies. Leur son est (très, voire trop) électro, et le public apprécie ce que proposent Love et South ! Quelques fans fins connaisseurs sont au rendez-vous et le set déclenche des circle pits à gogo. Amy Love à la guitare électrise le set pendant que Georgia South hypnotise le public avec sa basse. Bien que le public semble avoir particulièrement accroché, il est regrettable qu’autant de bandes son soient diffusées en backup. K-ro et Emy s’accordent à penser que Nova Twins gagnerait à mettre davantage en avant son jeu en live.
Petite pause mojito pour Emy, qui ne peut s’empêcher de tendre une oreille vers Simple Plan. Oui, on sait : ce n’est pas du metal… Qui plus est, même si elle n’est pas très fan, elle doit avouer que What’s New Scooby-Doo est toujours d’une efficacité redoutable sur elle. Alors, quand elle voit les quelques Scooby-Doo du public débouler sur scène, elle regrette de ne pas avoir enfilé son costume !
K-ro se rend ensuite en Altar pour Karras. Le death old school des trois Français est sublimé par leur reprise de Scum de Napalm Death qui se veut être une véritable tuerie ! Elle enchaine ensuite avec Blues Pills, un groupe de rock suédois qui nous berce depuis 2011 et qui a déjà foulé une scène au Hellfest. Même si le son de son instrument est un peu trop fort, le bassiste joue parfaitement ses notes et donne le tempo au groupe, notamment sur Don’t You Love It ! L’esthétique du groupe est particulièrement appréciable : tout est travaillé et notamment les tenues de scène ; mention spéciale au combishort bleu porté sous une combinaison transparente et aux bottes assorties. La voix est parfaite, pas de fausses notes. Elle est maitrisée et élégante, à l’image de Blues Pills. Il n’y a pas à dire… la Mainstage a du bon, même du très bon cette année !
Emy se rend ensuite bien évidemment au show de Corey Taylor, tout de rose Bowie vêtu ! Notre Taytay à nous autres metalleux est très intelligent : il propose une set list composée en grande partie de titres de Slipknot et de Stone Sour, qu’il agrémente de quelques extraits de sa carrière en solo. Il nous joue aussi sa traditionnelle reprise du générique de SpongeBob Square Pants. Petite anecdote : si Corey a été un peu mielleux avec sa femme, il s’est absenté quelques minutes de scène pour… aller mettre de la crème solaire, puisqu’elle l’engueulait à cet effet ! Moralité : messieurs, vous savez à présent que Corey Taylor est un homme comme les autres : sa femme commande.
Nos deux chroniqueuses enchainent ensuite avec Queens of The Stone Age. À 51 ans, Josh Homme n’est pas si vieux, pourtant, il a l’air fatigué à son arrivée sur scène. Il faut dire que la chaleur écrasante n’aide pas. Contre toute attente, il donne un show des plus envoûtants, n’hésitant pas à descendre de scène pour aller au plus près de la foule. Son charisme se ressent dans tout le public. La set list est idéale : des chansons les plus connues du groupe comme No One Knows, Little Sister, Go with The Flow à quelques pépites plus rares, parmi lesquelles une qu’on adore, The Lost Art of Keeping a Secret. On a d’ailleurs eu de la chance de pouvoir assister à ce concert car la tournée des QOTSA a par la suite été annulée, justement par rapport à des problèmes de santé de Josh Homme. Il y a comme un sentiment de soirée qui commence bien et qui va monter en puissance.
En parallèle, Emy tente d’aller en Valley voir ††† (Crosses) mais… MAIS ! Le concert du side project de Chino Moreno (Deftones), accompagné de Shaun Lopez, est interrompu, visiblement au bout de seulement une demi-heure, à cause de problèmes techniques. Apparemment, les artistes n’ont pas trop apprécié sur le coup !
La soirée se poursuit avec nostalgie pour K-ro, devant The Offspring, qui attaque direct, sans préliminaire. Depuis la zone PMR, K-ro voit que le réalisateur qui gère la retransmission sur les écrans géants est possédé par Andy Warhol. Au loin, notre chroniqueuse peine à voir Todd Morse ou Brandon Pertzborn. Au moins, le jour n’étant pas encore couché, il lui est possible d’admirer la foule qui chante en cœur et se déchaine ! On notera la voix toujours reconnaissable et infaillible de Dexter Holland. Pendant ce temps, Emy se régale en fosse ! La set list est parfaite : beaucoup de vieilles chansons qu’on adore ; pour vous dire, ça commence sur Come Out and Play et ça finit sur Self Esteem. Un show festif avec des ballons, des confettis et des reprises, dont Blitzkrieg Bop des Ramones Dommage, tout de même, que le groupe n’ait pas joué celle du titre I Wanna Be Sadated, qu’il avait repris sur l’album tribute We’re a Happy Family et que l’on aurait adoré entendre… D’ailleurs, c’est encore assez récent, mais le groupe s’est mis à dialoguer avec son public, ce qui était déjà le cas lors de leur dernière venue au festival et qui change des vieux concerts où The Offspring venait, posait son set d’une traite et repartait. Seul bémol pour Emy en fosse : les gens ! Beaucoup de va et vient incessants, pas très organisés ni toujours très bienveillants, qui empêchent de profiter à fond, et une fosse surpeuplée.
L’heure avançant, la nuit commence à tomber. Une réalisation scénique plus digeste que ce qui a pu être vu dans l’après-midi apparait : les Foo Fighters arrivent ! Notre équipe reste mitigée : K-ro n’est pas assez fan pour se régaler. Emy, quant à elle, adore les Foo en live, qui sonnent bien plus metal que sur musique enregistrée — matez donc le live au studio 606. Pourtant, Dave Grohl (dont Emy vous recommande très chaudement la lecture de son autobiographie et qu’elle adore) semble un peu en deçà de ce qu’il peut donner habituellement sur scène. Résultat des courses : la prestation est parue terne à côté de celle des Queens of the Stone Age.
K-ro terminera sa soirée avec Cock Sparrer en Warzone. Une belle découverte au soleil couchant pour notre chroniqueuse ! Les membres du groupe semblent avoir de la bouteille mais leur musique reste simple, du bon punk à papy. K-ro a bien adhéré à Because You’re Young, à réécouter pour confirmer le coup de cœur.
Emy ira quant à elle finir sa soirée sur une valeur sure : Dimmu Borgir. Toujours aussi esthétique et efficace, notre chroniqueuse se réjouit d’avoir vu une dernière fois Galder, qui vient d’annoncer son départ après 25 ans de bons et loyaux services, pour se consacrer à son projet !
Pour tous les pas contents qui attendaient le feu d’artifice, c’est raté ! Est-ce qu’on vient au Hellfest pour ça ? Non ! Est-ce que cette édition n’en est pas moins restée incroyable par sa programmation ? Si ! L’équipe de Metal Alliance Mag adresse ses félicitations au festival qui réussit à se renouveler tout en conservant son identité. Bien sûr, le site est surpeuplé et cela peut vite devenir contraignant d’un point de vue logistique, voire anxiogène. Il n’empêche que tout est fait pour que l’aménagement facilite la vie du festivalier. Bravo à l’équipe Hellfest prod pour cette belle édition. Metal Alliance Mag remercie encore tous les membres de l’organisation pour leur accueil et leur dit à l’année prochaine !