Lee Aaron
Tattoo Me
Genre rock
Pays Canada
Label Metalville
Date de sortie 26/04/2024

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Lee Aaron, chanteuse canadienne, a fait partie, avec Lita Ford ou Pat Benatar, de cette génération de chanteuses mêlant rock heavy, généralement bien tourné, et look de frontwomen sexy/cuir. Elles ont ouvert la voie aux Alicia White Gluz, Elize Rid, Burning Witches et autres Butcher Babes (j’en oublie…), qui enflamment les métalleux aujourd’hui. Pour en revenir à Lee Aaron, elle a, depuis, mené intelligemment sa carrière, alternant metal, rock, jazz et blues, voire même l’opéra, avec un égal bonheur. Elle revient avec Tattoo Me, son 19e album, consacré à des chansons l’ayant influencée musicalement ou ayant marqué son parcours personnel. Ce LP couvre une période allant des 70’s aux années 2000, même si la tonalité générale est très rock 70’s. Il s’agit du premier album de Lee Aaron consacré uniquement à des reprises, à l’exception peut-être d’Almost Christmas, son sympathique album de chansons de Noël.

À ses côtés, le line-up est inchangé et on retrouve un groupe de solides techniciens. La guitare Sean Kelly fait toujours des merveilles, appuyé par la rythmique de Dave Reimer à la basse et de John Cody à la batterie. La production est impeccable, le groupe, qui l’a réalisée, ayant profité du confinement pour s’améliorer dans ce domaine, et le mixage assuré par Frank Gryner (Rob Zombie, Larkin Poe) l’est tout autant. L’album démarre sur les chapeaux de roues avec Tattoo, titre du groupe californien 77s, datant de 1984, on enchaîne avec Are You Gonna Be My Girl, des Jet, et Even it Up, du groupe américain Heart. À chaque fois, l’interprétation est très efficace et l’enchaînement de ces trois titres est clairement un tiercé gagnant !

Puis on remonte dans le temps avec What Is and What Should Never Be, de Led Zeppelin, l’exercice est périlleux mais Lee Aaron et son groupe s’en tirent très bien en ne cherchant pas à rivaliser avec l’original. De même pour Is It My Body, chanson d’Alice Cooper datant de 1971. Par contre, la réinterprétation de You Can Go Your Own Way de Fleetwood Mac colle un peu trop à l’original pour lui apporter quelque chose, à mon goût.

Autre chanson préhistorique, The Pusher, fait l’objet ici d’un excellent compromis entre la version blues-rock de Steppenwolf et la version jazz de Nina Simone, avec son ambiance moite et la voix de Lee Aaron, tour à tour suave et agressive.

Après un très sympathique passage par Malibu (Hole – 1998), on arrive à Someone Saved My Life Tonight, d’Elton John, dans une version très « Carpenters », pour ceux à qui ça parle, avec chœurs féminins et orchestre. J’avoue ne pas avoir été particulièrement sensible à ce titre, mais cette reprise prend tout son sens nostalgique et touchant, quand Lee Aaron explique que c’est une chanson qui l’a accompagnée à des moments difficiles de son adolescence.

Connection (Elastica – 1994) et le génialement punk Teenage Kicks des Undertones, auquel la voix de Lee Aaron confère une délicieuse saveur 60’s/surf, terminent en beauté ce Retour vers le Futur en compagnie de notre Metal Queen.

Pour conclure, et pour reprendre une formule un peu usée, avec Tattoo Me, Lee Aaron s’est fait plaisir et nous fait plaisir.