Bonjour, je ne sais pas si vous nous connaissez, notre webzine couvre la Suisse, la France, la Belgique et le Québec.

Cide : Génial, excellent. D’ailleurs, je vous suis.

Ça fait plaisir de voir des gens qui vous suivent. J’ai noté que Circles ov Hell comprend Kratos au chant, Damned à la basse, Cide à la guitare, et Janus à la batterie, mais j’ai un doute…

Circles ov Hell : Eh ben voilà !

Kratos : C’est le piège ! On a un nouveau batteur, c’était sa première aujourd’hui : Kaarhl.

Cide : Il n’a pas de pseudo. Notre premier concert avec le nouveau batteur.

Et ça va ?

Kratos : Très bien.

J’ai bien aimé le concert.

Kratos : C’est vrai ? C’est gentil.

Cide : Le set tient bien la route. Il s’enchaîne bien.

J’ai apprécié le batteur.

Kratos : On lui dira, il sera très content.

Dans l’avant-dernier morceau, il a fait un ralenti de double pédale magnifique.

Cide : Oui, à la fin d’Acheron. C’est atypique, la double-croche.

Kratos : Il est très bon. On nous a bien rencardé.

Donc, c’est le batteur pour l’instant ?

Cide : Non, pas pour l’instant.

Kratos : C’est notre batteur officiel. On l’a annoncé officiellement cette semaine.

Le dernier album, c’était All Hope Abandon, à quand le prochain ?

Cide : Très très bonne question ! Ça sera fin 2024, c’est ce qu’on espère. Eh oui, un deuxième album. Il est écrit. Il n’y a plus qu’à le bosser, l’enregistrer, préparer les concerts, tout ce qui est visuel.

Comment avez-vous travaillé pour l’écrire ?

Cide : En fait, même si on est tous de la région, on a plusieurs projets, on bosse beaucoup chez nous et on est des gros bosseurs.

Kratos : Au niveau des conditions, c’est Nico qui va composer (Cide) : la guitare, la basse, la batterie, la base d’orchestration, après il va me l’envoyer. Moi, après, je vais poser le chant, je ne vais pas récrire le texte, c’est une adaptation d’un texte qui existe déjà, La Divine Comédie de Dante.

Donc ce sont des textes qui sont traduits.

Kratos : C’est une traduction anglaise officielle, après il y aura un petit peu d’adaptation pour le placement du chant. L’idée, c’est de mettre La Divine Comédie, le poème tel quel, en musique. On aurait peut-être aimé prendre la version italienne.

Cide : C’est un peu compliqué.

Kratos : C’est ça, c’est un peu compliqué. D’ailleurs, au niveau du placement aussi. L’idée c’est d’avoir une version la plus fidèle possible au niveau du texte. Il y a un travail d’adaptation. Mon gros boulot est vraiment sur le placement du chant. Tous ces textes-là, sur un chant qui fait trois pages, il faut le caser sur trois morceaux, c’est du lourd !

C’est l’œuvre d’une vie.

Cide : Le deuxième album, c’est la suite.

Kratos : Si tu veux, il y a trente-trois chants juste pour l’Enfer, et le premier album est constitué des quatre premiers chants, on a encore de la marge ! Et donc, le deuxième album, ce sera les trois suivants, donc on a le temps.

Cide : C’est un beau projet.

Kratos : On a de quoi alimenter le projet, il n’y a pas de souci.

Cide : Si on pouvait déjà faire tout l’Enfer, ça serait génial. Dans le poème, c’est l’Enfer d’abord, ensuite le Purgatoire, pour finir…

Cide et Kratos : Le Paradis.

Pourquoi La Divine Comédie ?

Cide : Je ne suis pas un gros lecteur, il y a trois livres que j’ai lus à fond dans ma vie et que j’ai adorés : Le Petit Prince, que j’ai fait au théâtre, Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, qui m’ont transcendé et La Divine Comédie. Je me suis dit, ces textes, ces paroles, il faut mettre du Metal dessus ! Il faut le faire ! Il faut que quelqu’un le fasse. Ça a déjà été fait pour des passages, mais le faire vraiment, créer un groupe-concept avec le texte exact de La Divine Comédie, ça n’a jamais été fait, pas de la même manière que nous. Et on se rend compte que, vu comment ça a bien marché et que ça colle carrément, c’est hyper-motivant et qu’il y a moyen d’offrir un univers vraiment riche. Allier le metal symphonique à ces textes, c’est vraiment sympa.

Kratos : Ça reste une œuvre majeure qui a influencé le cinéma, l’art en général et la religion elle-même.

Cide : Je voulais faire quelque chose de metal avec cette œuvre et on est arrivé là. Et on est très contents du résultat.

L’idée de base du groupe, c’était l’adaptation de La Divine Comédie. Vous vous êtes retrouvés autour et c’était parti ?

Cide et Kratos : Oui !

Pourquoi le premier album n’est-il sorti qu’en 2021 ?

Cide : On aurait bien voulu plus tôt.

Kratos : Oui, il y a eu une petite pandémie, rien de méchant !

Du coup vous aviez du temps pour bosser.

Cide : On avait déjà bossé avant.

Kratos : Oui, on avait déjà bossé avant mais il y avait des décisions que l’on a prises pendant la pandémie, comme de prendre quelqu’un pour les orchestrations. Si l’album était sorti comme prévu, il n’aurait pas été aussi bon. En fait, c’est un mal pour un bien.

Cide et Kratos : On a pris quelqu’un, Nicolas Jedi, de Dark Fantasy Studio.

Cide : Il fait beaucoup de musique de jeux vidéo, de courts-métrages, il a déjà travaillé pour un groupe de metal symphonique, Nimrod, et j’ai trouvé l’orchestration monstrueuse sur cet album. J’ai contacté les gars qui sont de Lyon et leur ai demandé qui avait fait leur orchestration. Ils m’ont dit que c’était Nicolas Jedi. Je l’ai contacté. Hyper-sympa. Je lui ai expliqué le concept, il m’a répondu : « On y va, c’est bon ». Banco ! Et qu’on se le dise, rebelote pour le deuxième album. Il y a de fortes chances pour que l’on refasse appel à lui. Moi, j’ai juste fait quelques arrangements au clavier sur les compositions de base, et à partir de ça, il a fait une orchestration de malade ! Super, hyper-content !

Kratos : Oui, on est contents.

Votre label, c’est L’Ordalie Noire ?

Cide : Ça part d’un label associatif.

C’est un label dont vous faites partie ? Quel est son fonctionnement ?

Cide : Le bassiste et moi avons beaucoup de groupes en commun. Nous avions beaucoup de questions pour savoir quand, où et avec quels groupes on jouait. Donc, on s’est dit : on va créer un label associatif Heart of Metal, avec tous nos groupes, c’est heartofmetalproductions.com. Sur le site, tout est référencé, c’est tous les groupes de Damned et moi, et au cours du week-end prochain, on va se mettre enfin sur les réseaux sociaux pour faire connaître le label.

Pourquoi ce statut d’association ?

Cide : Ça permet aux gens de découvrir nos différents univers. Cela permet d’organiser des concerts, de les déclarer, c’est plus facile, notamment pour le Muscadeath, et ça nous a permis de signer avec le label L’Ordalie Noire. C’était plus facile pour l’album.

Cide et Kratos : Pour Circles ov Hell, on a un autre label avec lequel on a signé : L’Ordalie Noire. Ils se sont occupés de la distribution. Ils sont présents au merch du Muscadeath. On a signé en avril 2023. On va sortir dans un premier temps le premier album en vinyle avec deux versions instrumentales supplémentaires. Ce n’est pas encore annoncé, donc vous avez l’exclu. Et bien sûr le deuxième album en coproduction intégrale Heart of Metal / L’Ordalie Noire.

Kratos : Je suis community manager de L’Ordalie Noire. Ils ont fait des belles productions, notamment sur FT-17, dans lequel Nico est bassiste et je fais un guest dedans. On va sortir l’album de Trema, et il y a d’autres choses à venir que l’on va annoncer dans peu de temps.

Depuis quand existe L’Ordalie Noire ?

Kratos : Cela fait un petit peu plus d’un an. C’est un tout jeune label.

Le fait d’avoir le Hellfest pas loin aide-t-il au développement des initiatives métalleuses ?

Cide : C’est l’avantage d’avoir fait le Hellfest, ça prend de ouf ! Ça fédère une communauté d’habitués. C’est vrai que tout le monde se connaît, tout le monde a un groupe, un webzine, on se retrouve tous.

Kratos : Disons que tous les bars à Nantes sont moins frileux pour organiser des manifestations. Donc, c’est bien.

Cide : Il y a une belle synergie.

À Vannes, on a peu de manifestations metal.

Kratos : Mais il y a l’Echonova là-bas, j’étais allé voir Dark Funeral. C’est une super-salle.

Oui, elle est très belle. Il y a trois concerts metal prévus d’ici décembre, dont deux organisés par des associations. On a aussi un bar, le Barailleurs, génial, qui organise des concerts toutes les semaines. Est-ce que vous êtes pros ?

Cide et Kratos : Non, parce qu’il faut bien manger.

Cide : Damned, Kratos et moi, si on souhaitait devenir pros, on serait obligés de faire des choses que l’on n’aime pas ou que l’on n’a pas envie de faire avec notre musique.

Kratos : Pour que ce soit rentable, il faudrait tellement tourner à un rythme de fous, alors que c’est de pire en pire, comme dans un boulot normal. Il y a plein de groupes qui ne tiennent pas le coup parce que, comme dans un boulot plus classique, il y a aussi des burn-out dans la musique, comme la chanteuse de Cradle of Filth, parce que l’on tourne beaucoup et qu’il faut être préparé à ça. Au bout d’un moment, tu ne prends plus de plaisir.

Cide : c’est vrai que c’est une chose que l’on s’est dit : si, à un moment donné, on se rend compte que l’on se sent obligés de faire un truc que l’on n’a pas envie de faire…

Cide et Kratos : On le fait pas !

Cide : Donc, partant de ce principe, on ne peut pas devenir professionnels.

Kratos : Si, faire des petites tournées, pourquoi pas ? Mais des grosses tournées, trente dates et tout, c’est pas gérable, surtout qu’il faut en faire plusieurs par an, c’est vraiment pas le but !

Vous avez écrit le deuxième album, mais il vous reste encore pas mal de boulot, notamment en prod ?

Cide et Kratos : Ça va être ça. En effet, il y a pas mal de boulot. Il y a l’écriture de la base et ce que ça va donner au final, c’est différent. Il y a l’ajout des orchestrations et le peaufinage.

Quand vous n’êtes pas d’accord, qui décide ?

Cide : On est toujours d’accord.

Kratos : En général, on est d’accord.

Cide : C’est vrai que l’on a pas eu de gros désaccords.

Kratos : On n’a pas de réels désaccords, on en discute, ça se goupille bien.

Que pensez-vous des femmes dans le metal ?

Cide : More women on stage.

Kratos : Moi, je pense que la plupart de celles qui sont sur scène, dans les groupes que j’écoute, il y en a qui mettent pas mal d’hommes à l’amende. Donc, pour moi, elles ont tout autant leur place que les hommes.

Cide : Le talent n’a pas de sexe.

Kratos : Et les femmes qui ont du talent, il y en a un paquet, je parle notamment de chanteuses qui mettent pas mal de chanteurs à l’amende. J’en connais un paquet !

Merci, je crois qu’on est attendu ailleurs.

Cide et Kratos : Merci.

Je remercie beaucoup Cide et Kratos pour leur disponibilité et leur gentillesse !!