Baroness
Stone
Genre sludge/stoner/prog
Pays États-Unis
Label Abraxan Hymns
Date de sortie 15/09/2023

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Comme pour les précédents albums, la pochette est superbe et est signée par John Baizley, chanteur et guitariste du groupe, visiblement inspiré par Alphonse Mucha. De même, le line-up reste stable et on retrouve celui de Cold and Grey : Gina Gleason (guitare), Nick Jost (basse) et Sebastian Thomson (batterie) reprennent du service et c’est tant mieux !

A contrario, le titre de l’album ne fait plus référence à une couleur comme pour les précédents, c’est de pierre dont il s’agit à présent, et d’une pierre solide sur laquelle on peut construire, même si on retrouve dans Stone le climat sombre inhérent au sludge.

Ce nouvel opus comporte dix titres, alternant des morceaux doux, plus courts, et des chansons sludge/stoner, puissantes et inspirées, qui se taillent la part du lion.

Le premier titre, Embers, que n’aurait pas renié Pink Floyd, est d’une mélancolie trompeuse car, dès le suivant, Last Word, les choses sérieuses commencent : la rythmique qui bastonne, un étourdissant solo de guitare, tout y est pour nous plonger dans la véritable ambiance de Stone, à savoir un sluge heavy puissant et élégant, flirtant fréquemment avec le prog sans jamais s’y égarer.

L’ensemble de l’album est de très bonne tenue et j’avoue avoir un faible pour Beneath the Rose, chanson commencée à l’époque du précédent LP et qui évoque la part d’ombre en chacun de nous : un riff carré, le récitatif envoûtant de John Baizley, un beau duo de guitares, font de cette chanson, à mon sens, une réussite.

Et les autres titres sont du même niveau : Choir et sa rythmique tribale, Anodyne (en anglais : tranquillisant), qui n’a rien de reposant, Shine ou Magnolia, aux remarquables compositions, Under the Wheel et son ambiance à la Alice in Chains, tout est excellent ! Même les titres plus soft passent bien, notamment Bloom, qui clôt l’album ; il faut dire que Baroness excelle aussi dans la douceur, ceux qui ont eu la chance d’assister au concert unplugged du Hellfest 2018, absolument magique, ne me contrediront pas.

Je trouve que Stone a une unité que n’avait pas son prédécesseur ; la production et le mixage irréprochables ont été assurés par Joe Barresi (Kyuss, Tool, Queens of the Stone Age), puis peaufinés par Bob Ludwig (à peu près tous les grands noms du rock) et ils ne sont assurément pas étrangers à cette cohérence.

On peut dire qu’avec Stone, Baroness confirme qu’il est un des grands groupes actuels du sludge metal.

 

P.S. : Juste parce que ça me fait plaisir d’en parler : aux États-Unis, Baroness tourne actuellement avec Escuela Grind, tornade metalcore qui a bien foutu le feu au dernier Muscadeath.