Shining
Shining
Genre black metal
Pays Suède
Label Napalm Records
Date de sortie 15/09/2023

Site Internet

Shining a beau être directement relié au mouvement black metal, sa musique s’en détache souvent en raison des nombreux styles dont Niklas Kvarforth (chant, guitare, claviers et leadership absolu) se nourrit pour développer une musique qui lui est propre. Cela est d’autant plus vrai et évident sur ce douzième album sobrement auto-intitulé, sur une bonne partie duquel règne une ambiance plutôt mélancolique. Les titres sont assez longs. Six pour une durée de cinquante minutes, faites la moyenne. Ils se développent petit à petit pour poser leurs ambiances, monter en puissance crescendo jusqu’à une forme d’apothéose, ou alterner moments soft et black metal, tour à tour presque apaisants — si le propos général n’était pas si sombre — et puissants.

Ainsi, Avsändare okänd, après son intro, passe par le black metal et nous entraîne sur une partie acoustique mélodique qui tient presque de la ballade, puis revient au black en nous gratifiant au passage d’un somptueux solo de guitare. La durée de huit minutes du morceau permet aux différents passages de s’assembler à l’aide d’enchaînements bien construits qui rendent les transitions parfaitement fluides, le transformant en une pièce musicale à part entière.

Les quatre premières plages se développent grosso modo suivant ce schéma et la quatrième bénéficie d’un solo de guitare d’Andy LaRocque, fine gâchette et fidèle lieutenant de King Diamond. Åttahundratjugo est un très bel instrumental au piano, mélancolique à souhait et évoquant ces vieilles photos en noir et blanc du XIXe siècle, au charme triste, désuet et un peu poussiéreux. Il s’agit d’une composition d’Éric Alfred Leslie Satie, dit Erik Satie, compositeur et pianiste français né en 1866 à Honfleur et mort le 1er juillet 1925 à Paris. Den permanenta sömnen kallar referme l’œuvre sous forme d’une plage de dix minutes construite sur un schéma inverse des premières puisque l’attaque black metal précède ici l’accalmie.

Shining, de Shining, un bel album à même de plaire à un public non averti, si tant est qu’il oublie ses appréhensions fondées sur la réputation plutôt effrayante de Niklas Kvarforth.