Site Internet
Dès les premières notes de Dark Wings of Deception, le son est très compact voire brut, ce qui n’est pas dans les habitudes du quatuor canadien. Avec des riffs dissonants qui donnent un côté sombre et obscur à la musique, ce premier titre annonce que l’album va contraster avec les mélodies habituelles de Kataklysm.
À partir de Goliath ou de Die as a King, l’oreille s’habitue à ce son. Cela permet de mieux apprécier toute la brutalité des riffs de guitare et la complexité du jeu du batteur qui a été mis un peu en retrait au moment du mixage. Le tout est d’une énergie folle et d’une intensité rare.
Pour avoir eu la chance de découvrir Bringer of Vengeance au Summer Breeze 2023, je peux dire qu’en live, elle est tout simplement mortelle ! D’une puissance dingue, elle retransmet l’énergie du groupe au public. Elle est, à l’image de l’album, taillée pour la scène.
Le titre suivant, Combustion, est l’application la plus pure de la recette de Kataklysm, des passages mélodiques entremêlés de blast beats puissants. Ajoutez-y des lignes de basse efficaces et des lignes de chant par Maurizio Iacono, faites durer le tout quatre minutes et vous obtiendrez une superbe chanson !
Redeemer, la septième piste de l’album, commence avec un fade-in qui soulage un peu les nerfs mis à vif par toute la violence qui précède. Elle contient des riffs qui, de par leur dissonance, rappellent la chanson Dark Wings of Devastation, ce qui n’est pas pour me déplaire.
Heroes to Villains me donne l’impression d’avoir été pensée pour le live, qu’elle serait parfaite pour former un immense circle pit et que tout le monde se déchaîne. Elle allie des passages lents avec des passages très rapides, efficaces. La même chose aurait pu être dite pour la plupart des autres titres de ce Goliath.
Les deux derniers titres font gentiment retomber l’intensité de l’album et je trouve cela un peu dommage, cela détonne un peu trop avec le reste. Cependant, cela ne gâche pas la qualité de l’album. Gravestones and Coffins et The Sacrifice for Truth marquent une rupture nette avec le reste de l’album, elles sont plus lentes, l’intensité est moindre. Elles donnent l’impression d’avoir été composées pour marquer une cassure avec ce qui précède.
Le groupe explique que ce choix de thématique sert à montrer qu’aucun combat n’est perdu d’avance, que chaque cause doit être défendue comme si elle ne pouvait pas être vaincue. Chacun doit avancer dans le monde comme un vainqueur, tel David contre Goliath.
Au passage, la pochette est juste superbe avec un combat entre David et Goliath, encore un travail d’Eliran Kantor.
Pour conclure, je dirais que cet album n’est peut-être pas très original mais que l’intensité et la puissance qui s’en dégagent en font un des meilleurs de la discographie de Kataklysm. Je vous recommande de ne pas écouter Goliath trop fort, il y aurait un risque de faire s’effondrer la maison ou la voiture sous les coups du personnage mythologique !