Salut les gars ! On vous a vus sur scène plus tôt, c’était vraiment cool ! On va supposer que nos lecteurs ne vous connaissent pas forcément. Donc pour commencer, qui êtes-vous, quelle est votre histoire ?

J : Tout a commencé en 2000 ou 2001 dans un skate park de la région lyonnaise, à Saint-Laurent-de-Mure. On s’est rencontrés à l’école primaire, on avait sept ans. Donc à la base, pour de vrai, on est quatre potes d’enfance qui ont vécu dans le même village, Saint-Laurent-de-Mure. Une fois ados, l’été, on se retrouvait tous les soirs au skate park à écouter notre musique favorite qui était à l’époque du neo metal : on écoutait Linkin Park, KoRn, on avait Untouchables de KoRn. A l’époque j’étais vachement dans Marilyn Manson, on faisait du air guitar. Donc le délire, c’était que tous les soirs on écoutait du neo metal et tous les soirs on se mettait sur les modules du skate park comme si c’était une scène et on faisait semblant de jouer, on faisait du air guitar, du air batterie, du air tout ce que tu veux. Et puis un jour, on l’a fait. Et en fait, les instruments, ils se sont attribués un petit peu logiquement, en un soir.

Ad : En un soir, c’est vrai… on s’est dit « Imaginez, on fait un groupe de rock ». Et moi je faisais déjà de la guitare donc j’ai dit « je serai guitariste ». Antho, il a dû dire « mon oncle il est batteur, je serai batteur ». Guillaume il a dit « mon frère il est bassiste » donc à la basse, et il restait qu’un truc : le chant.

J : Vrai de vrai. (rires)

Ad : Oui, on a défini des rôles et comme il restait plus qu’une place pour le chanteur… il a dit « bah moi… je serai chanteur ». Mais c’est vrai qu’il adorait ça en plus.

J : Ouais, et alors je connaissais toutes les paroles par cœur, j’apprenais tout, je connaissais tout Marilyn Manson.

Ad : Ouais, et aussi quand on sortait avant d’écouter de la musique, plus jeune, des fois on sortait, on faisait des jeux de guerre. Il était leader, il l’était à chaque fois qu’on faisait des jeux de guerre, ou des jeux de n’importe quoi, comme ce que font des enfants. Il prenait toujours le lead en mode « les gars on se met à terre » et nous on suivait ! Il a toujours été un peu leader.

Et depuis le air guitar, on vous retrouve donc sur scène ici !

Ad et J : Incroyable !

Donc vous êtes des passionnés de musique de longue date ! Si vous deviez ne garder qu’un album, là, comme ça ?

J : Master of Puppets.

Ad : Toxicity.

An : Medicine Cake ! Moi, c’était Dr Tank, ma préférée. On écoutait aussi Placebo, etc.

Ah, Placebo, je les ai vus en concert cette année à Amsterdam, c’était génial. Et puis on en a parlé il y a peu, car ils demandent à ne plus filmer ou sortir les téléphones pendant leur concert pour profiter…

J : Faut vivre avec son temps… Tu veux quoi dans ton bain, le petit canard ou la mousse ? Eh ben c’est petit choix, grand choix ! Je côtoie des jeunes et franchement, il faut vivre avec son temps.

Ad : Après c’est un peu leur marque de fabrique à Placebo.

J : Mais dans la société, si tu n’as pas filmé, si tu n’as pas montré la story, tu n’existes pas. Malheureusement, l’époque veut ça !

En tous cas, aujourd’hui, pendant votre concert, les gens étaient dedans et vous n’aviez pas de téléphones en face de vous ! J’ai dit à mes amis que pour un groupe qui ouvre à 15 h 30, vous avez mis une énergie et une ambiance folles ! D’ailleurs, vous êtes venus présenter un nouvel album ici ?

J : Alors, oui, mais il n’est pas encore sorti !

On veut un nom !

Ad : L’album n’est pas sorti, il sort à la fin de l’année, il est en mixage.

Ça ne nous dit pas le nom !

J : Alors en exclusivité, normalement, le nom devrait être — pour l’instant en tous cas — Pieces.

Comme Jinjer ? (le morceau Pisces, ndlr)

Ad : C’est eux qui nous ont copié ! (rires)

J : Non mais c’est pas écrit pareil : nous c’est Pieces ! Et t’as dit Jinjer mais je pense que t’aurais pu sortir n’importe quel groupe, je pense que tous les groupes ont un truc Pieces à un moment dans leur discographie !

Ad : Oui, y a aussi Sum41 ! Après, on cherche pas l’originalité. De toute façon, on ne pouvait pas lui donner un autre nom car pour t’expliquer, on a décidé de ne pas aller en studio et d’enregistrer tout d’un bloc.

Depuis le Covid, j’interviewe des artistes qui n’enregistrent plus du tout comme avant mais plutôt chacun de son côté, à distance. C’est ce que vous voulez dire par Pieces ou pas du tout ?

Ad : Alors déjà, le parti pris de cet album, c’est de travailler avec des nouvelles personnes pour arriver à trouver notre son à nous car on sait qu’on a le cul entre deux chaises : metal, rock, punk, neo metal, électro.

J : Là où il a raison, c’est qu’à part des blockbusters comme Papa Roach, qui ont réussi à faire des mélanges… ben à part eux, si tu veux marcher, il faut te mettre soit du côté metal, soit du côté rock. Papa Roach pour moi, c’est vraiment un groupe qui reste un OVNI car ils ont réussi à faire ça.

Oui, mais ils ont commencé aux USA et dans un autre temps…

Ad : Oui mais même aujourd’hui…

J : Notre influence moderne numéro 1, je pense quand même que c’est eux. C’est là où on se reconnait le mieux pour apporter de la puissance, du groove, apporter de la mélodie, les séquences et les synthés. Et ça reste une de nos plus grosses influences. Mais en étant un groupe comme ça, il faut le dire, c’est dur de trouver sa place dans l’industrie musicale, parce que l’affiche est soit rock, soit metal, etc. Papa Roach, lui, il est headline… mais pour un groupe qui est en train de monter, c’est plus dur que pour Papa Roach qui est déjà bien installé !

Oui… après ici, vous avez une affiche multi-style !

J : Oui et c’est d’ailleurs pour ça que le Panic Fest, on en a souvent parlé car c’est un des festivals qui nous correspond le mieux. Quand t’arrives et que tu vois les affiches, quand t’arrives sur le site, tu le vois : c’est punk et rock. Et donc découle de tout ça le fait que nous, dans notre manière de composer notre musique, on se recherche. Et le premier album était, comme tout premier album, rapide.

Quelle année ?

J : 2018 et réédité en 2021.

Ad : Et cet album de 2018, on l’a composé rapidement !

J : Non… on a mis du temps à le composer mais on l’a enregistré rapidement. On a fait une captation en une fois ! Il y a eu des arrangements derrière. On s’est retrouvés à faire beaucoup d’arrangements.

Ad : Et pour Pieces, on a enregistré chaque partie à un moment où on s’est recherchés !

J : Temporellement, ils ont été enregistrés à des moments différents, dans des moods différents, avec des influences différentes.

Et alors, comment vous arrivez à avoir de la cohérence à la fin ?

J : La cohérence y est car c’est le son de Perséide. Il y aura des titres parfois mixés différemment, mais l’ingé son aura retouché.

Ad : C’est le même ingé son. Il va faire une retouche globale.

Et alors l’album, il raconte quoi ?

J : Justement, il raconte la manière dont on l’a fait ! Pieces, c’est des morceaux de musique, composés, enregistrés et écrits à des moments de vie différents. Du coup, le thème en lui-même va aborder plusieurs sujets de vie divers. Set Me Free par exemple, c’est un titre qui propose de se libérer des possessions et de la société de consommation, c’est vraiment le message « je suis possédé par un démon de consommation », qui pousse à regarder de la pub, à acheter sans en avoir réellement envie ou besoin, et ce malgré nous. Et Set Me Free c’est ça : arriver à se débarrasser d’un besoin qui existe pas. C’est aussi un mix dans les paroles car les paroles, ça va aussi être un morceau de vie, un morceau de culture, un film que je vais regarder à un moment, etc. Et là, c’est un crossover entre Fight Club et Le loup de Wall Street. J’aurais pu appeler la chanson Fight Street, mais le public n’aurait pas compris ! (rires)

Qu’est ce qui vous a rendu fiers avec cet album ?

Ad : On est une famille de base. Et là, on est encore plus soudés, comme une famille, avec Flo, avec tous les nouveaux arrivants, avec tous les anciens potes qu’on a refédérés autour du projet quand on a relancé la machine à fond…

J : On est tellement une famille qu’on se dit à un moment qu’il faudrait se mettre à parler musique !

Ad : Oui mais la fierté, je pense, c’est d’arriver à fédérer.

J : Oui et les titres, on les écrits avec les tripes ! Ma fierté sur cet album, c’est ça : on arrange tous ensemble, on compose tous ensemble. La base, ça vient d’Adrien et moi, mais le reste, c’est un travail commun. On ne se force pas, on ne fait pas les choses machinalement et j’irai même plus loin en disant qu’on ne les fait pas professionnellement. D’ailleurs, on n’est pas professionnels.

D’ailleurs, simple curiosité, puisque vous n’êtes pas pros, vous faites quoi dans la vie ?

G : Facteur.

J : Anesthésiste.

Ad : Aide-soignant.

An : Pilote de drones.

C’est vraiment top et vous parlez de tout ça avec passion. Je comprends qu’il y a un vrai projet Perséide. Qu’est-ce qui vous rend le plus fier avec le groupe en général ?

G : Ne pas craquer sur scène ! (rires)

J : Rester des frères après tout ce temps, c’est ce qui fait qu’on continuera… J’espère qu’on se professionnalisera mais qu’on perdra pas cette magie pour être heureux de faire ce qu’on veut.

An : Je suis fier que l’aventure continue, malgré les difficultés ! On est tous éparpillés : Lyon, Saint-Etienne, Bourgogne, etc.

Tout ça se ressent vraiment sur scène ! On est ravis d’avoir pu vous découvrir au Panic Fest. Merci d’avoir pris du temps pour l’interview et, à nos lecteurs : n’hésitez pas à aller suivre Perséide sur les réseaux ! Et enfin, cela n’a pas été retranscris ici mais, merci à Adrien pour le prêt de sa casquette Wayne’s World : promis, un jour, elle sera tienne à nouveau !