Site Internet
Depuis sa formation en 2004, le groupe de thrash metal britannique Evile nous proposait un thrash efficace et percutant. Cette fois-ci, il nous présente The Unknown, un monolithe imposant mettant à l’honneur un son plus lourd et puissant aux tempi plus lents que sur ses albums précédents.
Ce roc parfaitement ancré au sol avec ses riffs gonflés à bloc, sa batterie massive et son chant viril synthétise un parfait hommage du Big Four of Thrash Metal que sont Metallica, Megadeth, Slayer et Anthrax. Mais le tour de force d’Evile réside dans sa capacité à rafraîchir le genre sans s’écarter de ses racines old school en nous proposant un album moderne grâce à une production léchée sur les timbres et les textures.
L’album s’ouvre avec The Unknown qui expose la ligne artistique : elle sera lourde, ancrée et classique. On notera immédiatement la voix saturée et musclée du chanteur et guitariste lead OI Drake aux intonations et style proches du chant de James Hetfield. La structure du morceau nous annonce aussi l’ensemble de l’architecture de l’album avec le traditionnel solo de guitare au point culminant de chaque morceau. La basse, la guitare rythmique et la batterie, assurées par Joel Graham, Adam Smith et Ben Carter, sont interprétées et traitées de façon particulièrement lourde, assénant à chaque temps de sacrés coups de massue.
La ballade When Mortal Coils Shed vient rompre radicalement l’ambiance de l’album pour nous proposer une guitare clean exécutant de beaux arpèges propices à une atmosphère plus intime et une approche plus mélodique du chant. Toutefois, le morceau est une longue progression amenant l’auditeur à emmagasiner toujours plus d’énergie grâce à un refrain saturé et un pont puissant permettant une arrivée triomphante du solo de guitare. Ce morceau illustre bien la nouvelle approche plus intime d’Evile sur les sujets abordés par le groupe dans ce nouvel album. En effet, ceux-ci sont plus personnels et profonds car abordant le vécu des membres du groupe : le deuil, les cauchemars, la dépression, les pressions induites par l’industrie musicale ou encore la parentalité.
Après ce quatrième titre s’enchaînent deux morceaux qui rappellent les premiers albums du groupe par leur approche plus thrash old school : tempi rapides, riffs agressifs et un chant scandé presque parlé. Enfin, arrive la seconde partie de l’album avec les quatre dernières chansons qui sont de nouveau dans l’esprit heavy metal comme à l’ouverture. Ainsi, nous avons un ensemble équilibré proposant un changement d’énergie à mi-parcours. Si je devais proposer une synthèse illustrant The Unknown, je sélectionnerais les titres suivants : Monolith, pour sa lourdeur ; When Mortal Coils Shed pour son intimité ; Sleepless Eyes pour son énergie débordante digne d’un insomniaque et At Mirror’s Speech pour son riff que j’ai particulièrement apprécié.
Pour conclure, The Unknown est une parfaite synthèse des groupes de thrash et de heavy metal à l’ancienne qui plaira à coup sûr à tous les fans du genre tout en sachant se démarquer par sa production moderne et ses thématiques personnelles. Evile signe un album massif qui nous délivre un message musical efficace et bien senti grâce à la parfaite maîtrise des codes du genre auquel le groupe se rattache.
