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Il serait incongru de retracer toute l’histoire de Jag Panzer. Son premier album Ample Destruction sorti après un EP en 1984, avait fait naître les plus grands espoirs à son égard. Après maints changements de line-up, séparations et reformations, Jag Panzer est revenu à l’essence même de sa musique voici quelques années déjà. Il aura néanmoins fallu attendre six longues années pour découvrir le successeur de The Deviant Chord (2017). Le groupe a aussi entretemps accueilli un nouveau lead guitariste en son sein en la personne de Ken Rodarte.
The Hallowed est un concept-album qui évoque un monde post-apocalyptique sous le prisme des animaux. Fin 2022, le groupe a sorti un comics sur cette même histoire mais relatée du point de vue des humains.
Il y a donc une véritable recherche effectuée par le groupe autour de ce thème déjà maintes fois évoqué par de multiples formations de metal.
Au niveau musical, on apprécie immédiatement sur Bound As One, le titre d’ouverture, le jeu de batterie de Rikard Stjernquist qui a ressorti pour l’occasion son premier kit de fûts acquis à l’âge de 17 ans.
La formation américaine démontre qu’elle est toujours restée fidèle à ses principes de power metal classique et de classe. La performance vocale de Harry « The Tyrant » Conklin est époustouflante. Son organe n’a absolument rien perdu de sa profondeur, ni de sa puissance. On serait même tenté de penser que le chanteur s’est encore bonifié sur les traversées vocales de Ties That Bind, titre sur lequel il enchaîne graves et montées aiguës avec une facilité déconcertante. On apprécie aussi beaucoup le travail des deux guitaristes qui sont très complémentaires dans leurs approches respectives sur Stronger than You Know, morceau au tempo rapide, presque thrash même, entrecoupé de refrains aux voix doublées, ce qui est la marque de fabrique de Jag Panzer qu’on retrouve aussi sur Onward We Toll, meilleure chanson de l’album véritablement taillée pour la scène.
Jag Panzer n’a pas pour vocation de réformer le monde du metal, mais son travail de composition et de production peut être salué car le groupe y a mis toute sa foi et son énergie, comme sur Dark Descent. Mais pourquoi en irait-il différemment quand on est performant dans son propre style…
L’apport du nouveau guitariste se fait ressentir dès l’intro des morceaux (Weather the Storm) en y apportant quelques soli épiques qui se marient parfaitement bien à la rythmique de l’inoxydable Mark Briody.
L’album rassemble dix titres de bonne facture pour plus de 50 minutes de très bon power heavy metal. On sent que le groupe a puisé tous les ingrédients qui lui ont permis de glaner ses lettres de noblesse. Puisse-t-il enfin gagner en stabilité… Ce serait parfait…
