Site Internet
Si je vous parle de flûte, à quoi pensez-vous ? Par chez moi, une flûte, en plus d’être un instrument de musique, c’est du pain ! Mais, pour les fins amateurs de rock progressif, la flûte devrait aussi vous rappeler la Bourée (non, je ne parle pas de votre sœur, de votre mère ou de votre femme en soirée, allons !) mais de la reprise de Jethro Tull !
D’ailleurs, quelle ne fut pas la bonne surprise de voir, il y a maintenant quelques mois de cela, que Jethro Tull sortirait un nouvel album courant 2023 ! Personnellement, sans être la plus grande experte, je connaissais quelques chansons car c’est un groupe que mon père affectionne particulièrement. C’est donc avec lui que je me suis plongée dans RökFlöte, dans l’esprit de la « Flûte Rock », pour partager un bon moment musical.
Pour ce nouvel album, l’idée de base de Ian Anderson, leader emblématique de Jethro Tull reconnaissable à sa posture d’unijambiste et à ses envolées de flûte, était de proposer un album plutôt instrumental justement, avec une mise en avant de son instrument de prédilection. Il expliquera qu’au cours du processus créatif, il s’est laissé emporter par la mythologie nordique et par ses origines scandinaves : » J’ai toujours été fasciné par la culture et l’histoire des nations vikings qui ont semé leurs graines dans le nord de l’Écosse et dans les îles occidentales, ainsi qu’en Irlande et dans l’est de l’Angleterre. En entreprenant d’écrire cet album, j’ai essayé d’en savoir plus sur les croyances religieuses préchrétiennes de ces visiteurs de nos rivages. »
Avec RökFlöte, Jethro Tull propose ainsi un très bon album qui nous raconte une histoire et nous embarque dans un univers musicalement plus folk (« moins pêchu », comme a dit mon père un tantinet déçu au démarrage de l’album. Mais qui s’est ravisé à la fin). L’album ouvre sur Voluspo et son monologue païen envoûtant. Ensuite, RökFlöte est un mélange de deux ambiances. D’une part, on retrouve bien le rock progressif que l’on aime, notamment avec des titres comme Ginnungagap, Hammer on Hammer ou encore Wolf Unchained. Le reste de l’album se veut plus folk et résolument flûte ! Certaines chansons se veulent également particulièrement épiques (je pense par exemple à Guardian’s Watch). Mais pas de panique : l’album s’écoute parfaitement bien. RökFlöte est harmonieux et cohérent en tous points. La voix de Ian Anderson est toujours aussi profonde (et n’est pas sans me rappeler celle de Christopher Lee, d’ailleurs. L’album s’image par ailleurs très bien avec des scènes ou personnages du Seigneur des Anneaux.)
Jethro Tull nous réserve donc une bonne surprise (car avec les groupes qui ne sont plus de première jeunesse, il y a parfois quelques inquiétudes à avoir… mais Jethro Tull nous prouve ici le contraire). RökFlöte devrait plaire aux fins connaisseurs du groupe (ou de la carrière solo de Ian Anderson souvent passée sous silence à tort) mais aussi aux moins connaisseurs avides de nouveautés ou de sons plus folk. Je recommande vivement aux auditeurs de se plonger dans la lecture de l’avant-propos rédigé par Ian Anderson lui-même, qui vous fera voyager et ne manquera pas de vous cultiver à coup sûr !
