Moonspell, Insomnium, Borkanagar, Wolfheart, Hinayana
Le Transbordeur, Lyon, France
Date 04.10.2022
Chroniqueur Julia Turria
Photographe Paulo Lopes
http://www.transbordeur.fr/accueil

C’est avec une certaine excitation que nous avons commencé la soirée, après avoir eu le privilège de pouvoir faire une interview très intéressante de Pedro Paixao, guitariste et claviériste de Moonspell, au cours de laquelle il a évoqué, entre autres, sa tournée et son nouvel album. Une fois remis de nos émotions, nous entrons dans le vif du sujet, malheureusement bien après les prestations des deux premiers groupes de la soirée, Hinayana et Wolfheart. Pour nous, l’Vltima Ratio Fest débute donc avec les deux dernières chansons de Borknagar. Le quintet norvégien, mené par l’iconique ICS Vortex, joue un mélange de folk, death et pagan metal auquel le public, bien que peu fourni, semble réceptif. Pour notre part, cette combinaison fort originale nous laisse perplexes et, en dépit de la qualité indéniable du set, nous ne pouvons pas dire que nous avons été emballés.

Vient le tour des Suédois d’Insomnium. L’expérience de ce géant du death metal mélodique se ressent, notamment au travers de guitares puissantes et de la voix du chanteur et bassiste Niilo Servanen, tantôt nostalgique, tantôt profonde et gutturale… et le moins que l’on puisse observer, c’est que le public adore ! Rien d’étonnant, au vu de la qualité du son et de l’énergie dont les musiciens débordent sur scène. Le guitariste Markus Vanhala étant absent ce soir, c’est le talentueux Nick Cordle qui l’a remplacé et s’en est donné à cœur joie pour notre plus grand plaisir. Fidèle à lui-même, Insomnium assène son death metal mélodique et bien scandinave très caractéristique, tout à la fois progressif, mélodique et brutal, combinant agressivité et riffs violents à une atmosphère mélancolique, appuyés en cela par un son accrocheur. Que dire, si ce n’est que nous avons été emballés par leur excellente prestation ! Une grosse claque.

Arrive enfin le moment le plus attendu de la soirée ; à savoir, l’entrée en scène de Moonspell devant un public toujours un peu clairsemé. Une entrée théâtrale s’il en est, suivie d’un début de set sur The Greater Good, une excellente chanson tirée de du dernier album, Hermitage. Sans surprise, les cinq Portugais livrent au public du Transbordeur une belle démonstration de leur niveau musical sensationnel et de leur incroyable présence scénique. Fernando Ribeiro possède une voix parfaite et un charisme envoûtant, transportant le public dans l’univers à l’esthétique gothique du groupe, esthétique qui se voit par ailleurs accentuée par des fumées et des lumières savamment placées, mettant à l’honneur les couleurs du drapeau portugais. Moonspell livre un set très dynamique, qui peut se résumer à un petit florilège de sa discographie comportant des titres phares comme Night Eternal, Extinct et des classiques comme Opium et From Lowering Skies. En plus de s’en donner à cœur joie sur chaque morceau, Fernando se paie le luxe de s’adresser au public à plusieurs reprises dans un très bon français ! Les autres musiciens ne sont pas en reste, notamment au niveau de la section rythmique : Hugo Ribeiro, le nouveau batteur recruté en 2020, montre un niveau exceptionnel grâce à une frappe magistrale, tandis que le bassiste Aires Pereira passe une bonne partie du concert embarqué dans un headbang frénétique. Le somptueux clavier aux allures d’orgue de Pedro Paixao apporte beaucoup de profondeur aux chansons. Le public se laisse embarquer à son tour et chante à tue-tête sur Alma Mater, qu’il continue d’entonner même une fois la chanson terminée. Les loups portugais terminent leur set par cet hymne qu’est Full Moon Madness, sur lequel Fernando va même jusqu’à imiter le hurlement de l’animal au début de la chanson. De quoi se sentir transporté vers un autre monde, plus sombre que le réel… Ainsi s’achève un set d’une heure et demie ayant passé à une vitesse folle.

Cet Vltima Ratio Fest, bien que vécu à moitié pour nous, a été vraiment inoubliable et mémorable, de quoi donner envie d’en redemander et, surtout, de revoir Moonspell en live. Une soirée incroyable qu’il ne fallait surtout pas rater.

Galerie Photo Insomnium

Par Paulo Lopes

Galerie Photo Moonspell

Par Paulo Lopes