Diabolical Raw
Elegy of Fire Dusk
Genre black metal symphonique
Pays Turquie
Label Base Record Production
Date de sortie 17/10/2022

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Bien qu’elle soit considérée encore à ce jour comme bien underground, la scène turque du metal extrême a connu une réelle effervescence ces dernières années, et ce malgré la posture plutôt conservatrice et à tendance autoritaire du gouvernement Erdogan. En effet, il suffit d’observer le volume d’albums, singles ou démos produits dans les deux dernières années, pour constater un engouement pour la scène musicale extrême en Turquie. Ce phénomène peut être également observé de par la qualité des albums black metal récemment publiés, Godslaying Hellblast, Hellsodomy, Akrunant et Seed of Cains en sont tous des exemples. C’est ainsi, dans le contexte d’une redécouverte du metal extrême turc, que Diabolical Raw publie son deuxième album sous le label Base Record Production, Elegy of Fire Dusk.

Ce deuxième opus se voit être une interprétation du style de metal extrême symphonique d’abord popularisé par Dimmu Borgir. Il est indéniable que le groupe turc ait été grandement influencé par ce band norvégien. L’utilisation d’orchestrations grandioses, le chant guttural de type « Khoomei » (aussi connu sous le nom de chant de gorge mongol) ou encore l’enregistrement de la batterie en utilisant des « triggers » pourraient certainement mener l’auditeur à voir Elegy of Fire Dusk comme étant la continuité de Puritanical Euphoric Misanthropia. Ainsi, considérant que Diabolical Raw tente de parfaire le style popularisé par Dimmu Borgir, Elegy of Fire Dusk peut être considéré comme une bonne tentative.

L’album débute avec une introduction orchestrale donnant ainsi le ton. Revelations démontre également quelques influences asiatiques avec l’utilisation d’instruments exotiques rappelant le erhu chinois. C’est avec la deuxième composition instrumentale, Uprising qu’il est possible d’identifier des influences musicales plus diverses, sortant de l’univers du metal. Ce morceau rappelle le style orchestral cinématique utilisé par le groupe Two Steps from Hell. Style qui peut également être identifié dans la deuxième moitié de l’album. La majorité des compositions qui suivent Uprising utilisent ce type d’introduction. Le dernier titre de l’album est un autre instrumental utilisant ce même style orchestral.

Au niveau du vocal, Ozan Erkmen utilise un type de chant rappelant Shagrath (Dimmu Borgir) et Heljarmardr (Dark Funeral). Dans quelques-unes des compos, comme la deuxième, Commands of the Gods, il est également possible de distinguer un vocal du type plutôt industriel, rappelant le très populaire Puritania (Dimmu Borgir).

Dans cet album d’une heure et dix-sept minutes, on retrouve des titres dignes des grandes ligues tels que Tilgen’s Fall, Face the Judgement et Commands of the Gods. Par contre, Elegy of Fire Dusk contient également plusieurs compositions plutôt inférieures et oubliables, rendant l’écoute un peu plus ardue qu’elle ne devrait l’être. En tout et pour tout, nous avons là un album bien plus mature que le premier, avec un pas dans la bonne direction pour nos musiciens turcs.