Black Void
Antithesis
Genre punk black metal
Pays Norvège
Label Nuclear Blast Records
Date de sortie 27/05/2022

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Un power trio resurgissant des cendres de son ancien groupe White Void, dont Tobias (batterie) et Lars (chant / basse) avaient apparemment quelque chose de bien énervé à exorciser ! Passant alors du hard rock mélodique à du punk/black metal dans cette nouvelle formation, c’est une revanche froide voire glacée et bien digérée qu’ils prennent puisque la création de l’album s’est étalée sur trois années et pas moins de quatre studios différents ! Les musiciens décrivent leur travail comme « une agression nihiliste et impénitente sous forme musicale, puisant ses bases philosophiques dans le travail de Nietzsche », autant vous dire qu’avant même de mettre le casque, on se frotte les mains à l’idée de se faire bien secouer durant leurs neuf morceaux.

C’est le simplement nommé Void qui ouvre le bal, et qui pose plutôt bien les bases de ce que sera le reste de l’album par la même occasion. Les textures punk et black metal sont effectivement présentes et se mélangent étonnamment bien pour proposer un ensemble frais et entraînant. Mais le groupe ne se limite pas à cela et intègre également nombre de breaks plus aériens, voire clean et mélodiques tout en restant malsains, rappelant parfois les premières heures sombres de Ghost. Reject Everything et Death to Morality (feat. Hoest de TAAKE), s’enchaînent dans la même veine, puis surgit l’intro entêtante de Tenebrism of Life ! Excellent titre encore une fois, avec de multiples facettes et textures savamment orchestrées. On prend plaisir à se faire surprendre tout en se faisant brutaliser, rappelant ce sourire qu’on peut arborer au milieu d’un pit nerveux ! Le tout entrelacé autour d’un chorus cold wave façon A Forest des Cure, qui vient passer la pommade. La galette se termine sur Dadaist Disgust, où Sakis Tolis de Rotting Christ tient la beuglante aux côtés de Lars, finissant d’enfoncer le dernier clou rouillé qui restait. Une grosse intro typée Motörhead avec une basse granuleuse bien présente qui transpire le Jack, le black metal prenant ensuite la relève vers l’upside down, donnant à l’auditeur l’impression d’arpenter un sombre mausolée de Lemmy.

Le côté sombre de White Void valait le coup d’être exposé et découvert. On fait face à un album travaillé, intelligent et maîtrisé qui laisse présager de belles prestations scéniques que l’on a à présent hâte de découvrir.