Def Leppard
Diamond Star Halos
Genre classic hard rock
Pays Royaume-Uni
Label Mercury/Universal
Date de sortie 27/05/2022

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En préambule : un constat et une question. Def Leppard n’a jamais été aussi bon sur scène que maintenant. D’ailleurs, y a-t-il actuellement un band meilleur qu’eux sur les planches ? Le décor est planté mais c’est bien d’une nouvelle aventure discographique qu’il s’agit ici dans cette chronique. Après trois décennies d’albums hélas trop moyens voire superfétatoires, Def Leppard a-t-il enfin inversé la tendance ? Renoué avec son flamboyant passé… vinylique ? Ce cru 2022 avec sa pochette très « illuminati » et son titre pompeux (Diamond Star Halos, sans déconner !) est peut-être le travail le plus satisfaisant du vieux léopard sourd depuis longtemps, mais il demeure bien au deçà des coups de génie des folles années 80 ! Dur mais juste. Depuis que son thaumaturge Robert « Mutt » Lange (l’homme derrière les réussites éclatantes d’AC/DC, Foreigner et donc Def Leppard) s’est fait la malle, plus rien n’a été simple pour les braves lads de Sheffield. « Mutt » Lange leur a façonné un son. Il a composé des titres. Les a arrangés à sa sauce. Ce Sud-africain à la coupe de cheveux de footballeur allemand a été Def Leppard. Son essence. Sa consistance. Les trader/manager Burnstein/Mensh se sont juste contentés de faire exploser le cours de bourse de ce groupe frais et doué, attiré par les dollars US et courroucé de l’image NWOBHM.

Si Def Leppard a perdu sa patte de lapin après le renoncement de ces bienfaiteurs, il est resté populaire. Adulé et sexy. Ce Diamond Star Halos peut éventuellement plaire et échapper à l’anathème. Mélodies évidentes (trop ?), refrains accrocheurs (faciles ?), arrangements ficelles (ben oui, l’expérience !)… Def Leppard espère nous entôler avec sa vision 2022 d’un rock qui lorgne vers ses racines british (Bowie, T.Rex…). C’est malin mais ne peut rouler dans la farine les die hard fans d’On Through The Night, High ‘n’ Dry ou de l’immense Pyromania. Si ce treizième opus est de la belle ouvrage, du grand professionnalisme, il ne suscite que peu de réels frissons au bout du compte. Seul Open Your Eyes, pour sa recherche, sa progression et son efficacité, aurait pu figurer sur Pyromania ou Hysteria. Côté faillite, les deux chansons avec Alison Krauss (This guitar et Lifeless) sont des tristes exemples d’opportunisme assez navrant. Puis, encore une énigme : pourquoi avoir pondu quinze morceaux quand une bonne moitié de ceux-ci ne valent pas beaucoup mieux que des fonds de tiroir ? Vivement une tournée avec les vieilles ritournelles finalement, mais ce n’est pas gagné ! La tournée des stades US reste la priorité de ces héros des eighties relookés à la sauce « Reservoir Dogs ». Triste monde. Mais vive Def Lep quand même…