Cette soirée fut un deux pour un pour moi. En effet, quand j’ai vu que le duo basse et batterie Year of the Cobra était de la partie, j’étais réjoui. Le groupe de Seattle venait à nouveau nous ébranler avec sa lourdeur de basse fuzzy et dostortionnée, jouée comme une guitare, avec des accords puissants, du groove avec un wah-wah qui rappelle un peu Jason Newsted lorsqu’il était avec Metallica. Amy Tung Barrysmith y joue le rôle de bassiste, mais assure aussi le chant, épaulée à la batterie par son mari Jon Barrysmith. L’excellent jeu de Jon fusionné aux riffs intenses d’Amy est une formule gagnante et explosive. Le seul bémol concernera les vocaux qui ne sortaient pas assez fort et distinctement, ce qui est décevant, connaissant les capacités d’Amy en concert. Une chance que leur musicalité parle fort et définit très habilement leur personnalité. La foule, qui semblait majoritairement méconnaître ce premier groupe, a cependant très bien accueilli le tout, et a applaudi chaudement et avec respect Year of the Cobra !
Ensuite vint le temps du plat de résistance. Plusieurs, parmi nous, avaient parcouru jusqu’à quelques centaines de kilomètres afin de pouvoir s’offrir ce fameux moment.
La salle, petite, mais moderne et accueillante, était bondée et très animée pour accueillir nos légendes de Jonquières. On saute tout de suite dans le monde de Dimension Hatröss avec Experiment et Tribal Convictions. Les fans du nouvel opus Synchro Anarchy auront droit à la pièce titre ainsi qu’à deux autres titres, Planet Eaters et Sleeves Off (que j’affectionne beaucoup et qui parle du fait de maintenir ses objectifs quoiqu’il arrive et quoi qu’en disent les autres !). Rien de plus concret pour un groupe qui chahute la scène metal depuis près de quarante ans !
Voïvod semblait immensément heureux de jouer devant nous à nouveau, après plus de deux années sans concerts live, mais aussi d’avoir pu produire un album complet malgré les règles sanitaires alors en vigueur. Qui plus est, un album retentissant et même, à mon humble avis, un chef-d’œuvre. Et il m’en faut pourtant beaucoup pour approcher du délire procuré par l’album Nothingface, mon préféré du groupe.
Denis Bélanger (chant) a pris le temps de mentionner l’élaboration du Piggy’s Monument : un monument hommage, autofinancé par des dons des fans de Denis D’Amour (décédé en 2005, il fut le guitariste du groupe), à Jonquières même, qui pourra immortaliser notre respect et admiration pour ce musicien québécois unique et hors pair, qui a, et continue de marquer, la scène metal et progressive du monde entier. Merci Piggy !
Pour faire grimper l’énergie d’un niveau (ou quatre, ou cinq…) dans la salle, nous avons pu nous dégourdir et nous laisser aller à la brasse-camaraderie avec The Prow, le classique d’Angel Rat, qui a toujours l’effet de faire bouger tout le monde en symbiose. Aussi, les fans de The Wake eurent le plaisir d’entendre Iconspiracy ! Pour les habitués et les amateurs de l’époque plus ancienne de nos potes de Jonquières, Voïvod allait servir, comme plat principal, la reprise incontournable d’Astronomy Domine de Pink Floyd, et les titres thrash que sont Overreaction, de l’album Killing Technology, et le classique éponyme Voïvod, qui donne toujours droit au maximum de vitesse et de démence !
Tout comme Dan ‘Chewy’ Mongrain, Michel ‘Away’ Langevin (bonne fête encore, mon ami !), Denis ‘Snake’ Bélanger et Dominic ‘Rocky’ Laroche, j’étais tout sourire et j’avais le cœur joyeux durant toute cette soirée mémorable avec mon groupe metal préféré, VOÏVOD.