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Ende est formé en 2010, en Maine-et-Loire en France. Le groupe pratique un black metal non éloigné de ce qui se faisait dans les grandes années de gloire du genre, légèrement plus groovy et avec un growl qui a tendance à frôler le death metal par moments. On peut dire que le groupe ne chôme pas en termes de sorties d’albums, car il sort son premier opus en 2012, un deuxième en 2015, puis un nouveau en 2017, encore un en 2018, et finalement le dernier de la liste en 2020. Aujourd’hui, c’est Liturgies funéraires – Cérémonie pour une congrégation mourante qui nous intéresse. Sorti le 22 février 2022, il s’agit du premier album live d’Ende. Il fut enregistré le 17 août 2018 à Saint-Nolff en Bretagne (France) et coproduit par Asgard Hass Productions, Cold Dark Matter Records et Enter The Voice Records.
On y retrouve neuf titres tirés de tous les albums du groupe. Ils ont pris le meilleur de chacun et composé un set pour leur show sur la scène du Motocultor. L’album s’ouvre avec une intro, intitulée Prélude cérémoniel, qui nous immerge dans une ambiance sombre et macabre, débouchant sur le titre Black Sorcery of the Great Macabre. Il commence sur les chapeaux de roues, avec une batterie qui sonne très propre et claire, comme le reste des instruments. D’ailleurs, j’avais quelques a priori envers cet album, car je me suis dit : du black metal enregistré en live, ça risque d’avoir un son un peu saturé, mais mes craintes ont été vite balayées d’un revers de main. La qualité de l’enregistrement est bluffante, les voix et tous les instruments sont super bien posés et hyper lisibles du premier coup. Le groupe ne prend pas le temps de souffler et attaque directement le deuxième titre, Cylenchar. On entend, au milieu des riffs de guitare, le chanteur chauffer la salle en criant des yeah yeah yeah pour que le public le reprenne en chœur, le morceau transpire de violence qui sent bon la Norvège. Ensuite, c’est un titre un peu plus lourd et lent qui débute, j’ai nommé Empty, qui monte en puissance d’un coup et à la manière d’un Abbath dévoilant des riffs et une structure beaucoup plus groovy. En sixième piste, pour souffler un peu, on retrouve le même esprit qu’en début d’album, un passage musical glauque, qui s’enchaîne avec un cri du chanteur pour débuter Camerula, un titre au tempo plus rapide, et le batteur qui martèle sa caisse claire à fond les ballons. Le huitième titre est l’un de mes favoris, Whispers of a Dying Earth est une fois encore très groovy. J’adore ce genre de black metal qui sait donner un côté mélancolique tout en restant brutal. La voix du chanteur est violemment torturée, cela donne une impression de désespoir à l’auditeur. L’album se termine donc avec Quintessence of Evil, avec en final, une démonstration de talent et de violence, ce qui donne tout de suite envie de se pencher sur le reste de la discographie du groupe.
Je suis moi-même très surpris par la qualité de ce live d’Ende qui, une fois encore, nous prouve que la France a bien son mot à dire dans le metal dit extrême. Bien que le format live puisse vite refroidir certains d’entre vous, vous pouvez plonger les yeux fermés pour l’achat de ce CD qui vous fera passer un bon moment et qui vous rendra sûrement nostalgique de cette époque lointaine où l’on pouvait encore sortir boire des bières et participer à un bon concert de black metal à la sauce frenchy. Une chose est sûre, si d’avenir Ende passe en concert dans ma région, je m’inviterais volontiers à cette Cérémonie à leurs côtés !!!