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Formé en 2006 à San Diego aux USA, Pathology sort en novembre 2021 son nouvel album, déjà le onzième et le premier chez Nuclear Blast, intitulé The Everlasting Plague. Un titre de circonstance en ces temps troubles, puisqu’il se traduit en français par « la peste éternelle »… D’après les érudits du style brutal death, qui dit école américaine, dit Suffocation, Immolation ou encore Dying Fetus. Pathology se rapproche de ces derniers, par son approche très actuelle du death metal, et ce nouvel opus ne fait pas exception à cette règle.
Pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter le premier titre, A Pound of Flesh, qui après une courte introduction ne se gêne pas pour assaillir les tympans. La production est soignée et met l’accent sur la lourdeur de l’ensemble, indispensable pour valoriser le style brutal dont se revendiquent les quatre Américains. Ceux-ci, dans leurs compositions, mélangent certains aspects structuraux du grindcore, comme les blast beats, avec ceux d’un death metal plus conventionnel.
En règle générale, la principale caractéristique des groupes de brutal death réside dans la rapidité d’exécution et la complexité des lignes directrices des morceaux. Cependant, cela n’est pas exactement le cas chez Pathology, les chansons ne démontrant pas réellement une grande technicité. Cela étant, cet état de fait ne constitue pas à proprement parler un défaut, tant l’efficacité est de mise et semble se trouver au cœur des préoccupations du combo. J’en veux pour preuve le brillant Engaging in Homicide, qui représente à lui seul un condensé de tout ce que peut proposer la formation d’Outre-Atlantique.
L’architecture des titres est cependant souvent similaire d’une piste à une autre. Au vu de la constance dont fait preuve le groupe au travers des douze titres, une certaine redondance de l’ensemble est à craindre, à juste titre. Qui plus est, alors que dans la plupart des productions du même type, les partitions de batterie sont généralement très complexes, ce n’est pas le cas ici. Pourtant, les Américains vont, tout au long de ce disque de facture assez classique, réussir à parfois surprendre les amateurs, d’une part par des breaks à la limite du thrash, d’autre part par des accélérations fulgurantes. Le chant guttural d’Obie Flett est quant à lui comparable à celui de certaines formations de slam, comme par exemple les Anglais de Cranial Discharge ou Indoctrinated.
À l’instar du sus-cité Engaging in Homicide, Submerged in Eviscerated Carnage compte parmi les meilleurs titres du disque, mélange assez réussi d’influences diverses allant d’Atheist et Cannibal Corpse à Pantera ; le break rappelle en effet le jeu du regretté Dimebag Darell. Enfin, l’instrumental Decomposition of Millions clôture l’album de manière quelque peu inattendue grâce à son tempo plus lent et à son ambiance très sombre.
Très hachée, la musique de Pathology suit une ligne directrice bien définie dont les citoyens de San Diego ne s’écartent jamais. Un régal pour les fans, une oeuvre trop répétitive pour les autres. Je ne sais trop où me situer dans ce déluge sonore ; un peu au milieu sans doute.
The Everlasting Plague possède suffisamment de qualités pour conserver un certain intérêt mais pèche parfois par un manque d’audace. Toutefois, la principale qualité du combo se situe dans une personnalité forte qui rend sa musique immédiatement reconnaissable. Cette identité très marquée pourrait lui ouvrir enfin les portes d’une plus grande reconnaissance internationale, notamment grâce au soutien de son label Nuclear Blast. Pathology propose en tout cas un bon album, à réserver aux amateurs du style.