Incantation
Unholy Deification
Genre death metal
Pays États-Unis
Label Relapse
Date de sortie 25/08/2023

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L’album est composé d’une dizaine de titres, sans intro ni outro. Il s’agit d’un concentré de puissance et de rage. Dès les premières notes de Offerings (The Swarm) IV, Incantation avertit l’auditeur qu’il a encore des choses à dire.

La chanson commence par un riff de guitare assez rapide, qui, une fois accompagné par les autres instruments, donne une lourdeur qui ne se dissipe pas de l’album, bien au contraire. Incantation a la particularité de savoir composer des passages plus lents comme nul autre. Il y en a dans la plupart des morceaux de l’album. Le chanteur, John McEntee, a, comme d’habitude, un chant guttural terrible. Ce qui donne à l’ensemble une lourdeur peu commune.

Le deuxième titre, Concordat (The Pact) I, est le premier single publié par le quatuor américain. Il s’agit, selon moi, du meilleur titre de l’album. Il a une structure relativement simple mais une efficacité diabolique. Il y a un pont entre les couplets qui revient perpétuellement, qui donne l’impression d’une lente descente tout droit vers les enfers.

L’autre single publié par le groupe est Homoncules (Spirit Made Flesh) IX. Il s’agit d’un titre relativement lent, lourd. La base n’est pas rapide et Incantation a réussi à ralentir la cadence jusqu’à atteindre les abysses. L’auditeur est plongé dans les plus noirs recoins du monde et n’a aucune perspective d’amélioration de sa condition.

Les cinq et sixième titres sont plus rapides que le précédent tout en restant des mid-tempo. Dans Convulse (Words of Power) III, le groupe accélère enfin un petit peu, ce qui, une fois n’est pas coutume, n’accentue pas la lourdeur de l’album… jusqu’au titre suivant Altar (Unify in Carnage) V qui vient, telle une massue, éradiquer les envies d’agressivité de l’auditeur pour ne lui laisser que les tympans en ruine et un énorme vide, comme si toute son énergie s’était dissipée sous les coups d’Incantation.

L’avant-dernier titre Exile (Defy the False) II suit la recette habituelle d’Incantation avec un peu plus d’agressivité, à l’image de Concordat (The Pact) I, ce qui n’est pas pour me déplaire. Unholy Deification se termine par Circle (Eye of Ascension), le plus long morceau de l’album. Il est plus lent que le reste, et se rapproche de Homonculus (Spirit Made Flesh) IX à ce niveau. Il fracasse absolument tout ce qui bouge, écrase les restes laissés par ce mur de son qu’est Unholy Deification et repasse dessus avec un rouleau compresseur pour s’assurer que rien ne subsiste.

Pour conclure, je recommande chaudement cet album que John McEntee qualifie lui-même comme étant un travail honnête et sorti de leurs tripes. Cela se ressent et apporte un « truc » indéfinissable qui sublime l’ensemble. Il est la suite logique, la continuité de la prolifique carrière d’Incantation.