Site Internet
Ahhhh Moonspell, assurément le plus illustre représentant du Metal lusitanien (ou portugais, mais lusitanien, ça claque plus ! (voir * en bas de page)). Est-il encore besoin de présenter Moonspell ?
Porte étendard du Metal dit gothique (mais pas que) aux côtés de groupes comme Paradise Lost ou Type O Negative à une certaine époque, Moonspell trouve néanmoins ses racines dans le Black Metal (Under The Moonspell en 1994) avant d’adoucir quelque peu le propos, avec Wolfheart en 1995. La reconnaissance internationale commence en 1996 avec la sortie de l’album Irreligious, plus heavy que le précédent. Les opus suivants mettront en évidence la volonté artistique d’évolution de Moonspell : Sin/Pecado (1997) avec sa relative douceur et ses sonorités électro ; The Butterfly Effect (1999) avec toujours ses sonorités électro mais avec un ton qui se durcit. Puis viendra Darkness And Hope (2001), pop-isant par moments plus l’alternance chant clair/hurlé de Fernando Ribeiro. The Antidote (2003) redurcira le ton et laissera de côté l’électro et enfin Memorial (2006) enfoncera le clou en étant plus extrême que son prédécesseur et où le chant hurlé sera plus prépondérant que jamais.
Après cette lonnnnnngue introduction, que peut-on dire de cette compilation, dotée d’un très joli artwork au passage, intitulée The Great Silver Eye ?
Plutôt complet (seize titres) et piochant allègrement dans les différents albums énumérés plus haut, ce best of nous offre évidemment les hymnes incontournables de Moonspell : Alma Mater (Wolfheart), Opium (Irreligious) et Full Moon Madness (Irreligious). Les autres titres balaient la large discographie des Portugais, des titres plus électros, avec Soulsick, Lustmord, (The Butterfly Effect) à la plus sombre offrande, Finisterra (Memorial), sans oublier l’imparable Second Skin (Sin/Pecado). Le choix des titres est très cohérent et de qualité, bien représentatif de ce qu’était Moonspell en 2007, même si d’aucun pourrait regretter l’absence de tel ou tel titre (Mephisto, au hasard ?).
Petit regret personnel : vu qu’il s’agit d’une réédition, il aurait été intéressant d’ajouter un second disque couvrant la période 2007-2020 par exemple, ou constitué de titres live anciens ou récents. Car mine de rien, Moonspell a sorti cinq albums studio depuis 2007 !
Au final, à qui peut s’adresser cette compilation ? Pas aux aficionados du groupe, je pense, car possédant sans nul doute déjà une partie, si ce n’est toute la discographie. Non, pour moi la cible est clairement les gens qui ne connaitraient pas encore Moonspell (mais est-ce seulement possible ?) ou qui ont entendu parler du groupe sans nécessairement posséder d’album. Et là oui, The Great Silver Eye tombe sous le sens.
* Historiquement la Lisutanie était une province romaine créée sous le règne de l’empereur Auguste. La plus grande cité à cette époque était Olisipo (Lisbonne) et Moonspell est originaire de Lisbonne, CQFD.
