Destructo
Demonic Possession
Genre Blackened Thrash
Pays Pays-Bas
Label Dying Victim Production
Date de sortie 19/11/2021

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Bien qu’il s’agisse de leur premier album, Destructo en met plein les oreilles de ses auditeurs avec Demonic Possession, sortit le 19 novembre 2021, et se démarquera beaucoup cette année avec une sonorité nostalgique qui nous ramène dans le bon vieux temps.

J’ai franchement été surpris qu’une telle œuvre voit le jour en 2021, parmi tant de sorties à la sonorité méticuleusement travaillée. La formation hollandaise a tout de même réussi à émerger du lot avec un enregistrement, une composition et une thématique très vieux jeu dans leur album tout frais, s’intitulant Demonic Possession. On peut définitivement noter un air de famille avec des bands tels que Sarcofago ou Black Magic dans la sonorité du trio. Bien que la production ne plaise peut-être pas à tout le monde, l’énergie dégagée tout au long de l’écoute est indéniable.

Les riffs sont perçants et très crus. Le timbre des guitares m’accroche moins car il est parfois difficile de déterminer ce qui est joué à travers le gain et les hautes fréquences très présentes dans le ton. Cependant, le guitariste et chanteur Mötorphallus (Georgo Maxouris) sait définitivement jouer et il s’agit d’un opus qui saura conquérir un bon nombre d’auditeurs, étant donné que des groupes tels que Destructo se font de plus en plus rares ces temps-ci. La méthode de composition de la formation est très intuitive, ce qui rend l’écoute de leur œuvre amusante. On y retrouve certains clichés issus du thrash metal comme des progressions d’accords typiques, quelques «ough!» bien placés et des d-beats traditionnels, surtout dans la première moitié de l’album. La basse de Soulcrusher (Jelle Soolsma) sonne très bien avec un overdrive qui se marie naturellement dans l’ensemble du mix.

La seconde partie de celui-ci m’a semblé plus diversifiée, avec des changements de tempos plus fréquents et davantage de mélodies. La pièce Bloodthirst m’a particulièrement plu avec son introduction de guitare moyen-orientale. Satan’s Hammer, chanson plus lente et lourde, en lien avec son titre, comporte un bridge dans lequel on peut s’apercevoir que le band aurait possiblement pris la décision d’enregistrer soit sans métronome, ou les deux en même temps. Ce détail voulu consisterait à un autre aspect de la primitivité que Destructo dégage si fièrement, et cela ajoute une touche plutôt organique dans l’ensemble de l’enregistrement.

Pour ce qui est de l’imagerie, le groupe d’Amsterdam a eu l’audace de reprendre un thème qui a déjà été répété à maintes reprises auparavant : Celui de la possession satanique ! En effet il s’agit de la traduction littérale du titre de l’œuvre. Encore une fois, l’idée d’aborder un thème aussi exploité démontre à quel point le groupe possède une attitude «Rock n’ Roll» inébranlable et a tenu à créer une œuvre reflétant cet état d’âme. Bien que le monde du métal ait beaucoup changé depuis les années 80’s, il existera toujours une niche qui apprécie un tel sujet. La dernière pièce, qui se trouve à être la chanson-titre, soit Demonic Possession, conclut l’album avec un solo rapide et envoûtant suivi d’une voix déchirante hurlant : «The demonic possession is complete!» qui se termine avec une valse chaotique se répétant quelques fois avant de se désintégrer et laisser place au silence. Il s’agit de la plus longue pièce parmi les dix que comporte l’album, ainsi que ma préférée.

Destructo, trio émergeant dans un monde ou le metal moderne et technique domine, se lance dans une carrière prometteuse avec une première sortie qu’on pourrait croire étant issue des années 80’s ou 90’s. Ils savent sans doute comment séduire les auditeurs en recherche d’une telle sonorité et l’énergie presque palpable dans cette œuvre rend l’écoute mémorable.