LES CHANTS DE NIHIL
Le Tyran et l’Esthète
Genre : Black Metal mélodique
Pays : France
Label : Les Acteurs de l’Ombre productions
Sortie : 21.01.2021

Que voilà une très belle perle parmi les trésors que nous présentent encore une fois Les acteurs de l’ombre Productions. Alors quand ils nous offrent sur un plateau d’argent le nouvel opus breton des Chants de Nihil nouvellement arrivé dans leurs rangs, nous ne pouvons guère refuser d’y prêter une oreille plus qu’attentive voire de s’en approcher qu’avec une certaine dévotion.

Depuis sa formation initiale en 2007, LCDN a su nous ravir par l’abondance de textes poétiques et par son cadre philosophique et théâtral. Après un 1er album fantastique, La liberté guidant le fer, et deux EP, Le Tyran et l’Esthète vient, selon son maitre, s’inscrire dans la continuité de Propagande érogène, plantant ici le cadre de réflexions intimes et sociétales pleines de verve, de résignation parfois et de pudeur surtout sur l’aliénation du pouvoir, là où certaines vérités ne semblent pouvoir que se « mi-dire ».

Des vers redoutables et finement écrits, dans la lignée d’Apollinaire et de Rimbaud, (Really much appreciated !) traitant à travers cette œuvre fictive de sujets actuels et sensibles d’une société agonisante, je pense notamment à La danse des mort-nés ou le prix de la vie: puisqu’ici-bas tout semble s’acheter, LCDN nous rappelle par Ma Doctrine, ta Vanité et Le Tyran et l’Esthète que l’argent et le pouvoir n’ont toujours pas d’odeur, que nos luttes intérieures ne font que se refléter dans le cycle infernal du temps dans lequel l’humanité se complait : « Lubie, hystérie, retour au néant ». Un cycle infernal qui oppose continuellement les idéalistes et les matérialistes dans nos sociétés actuelles.

Croyez-moi, chers lecteurs, Le Tyran et l’Esthète, c’est un opus de 52 minutes de pur BM gaulois bien blastful et mélodique made in Bretagne, avec une production au top du top, mature et incontestablement technique. Aux armes citoyens! Entropie des conquêtes éphémères nous plonge dès les premières minutes dans une fresque épique et brutale qui fleure bon le chouchen et le sang ! Chants guerriers, riffs ravageurs, ces 9 titres nous roulent littéralement dessus comme une charge de cavalerie lourde, sans aucun compromis, violents, avec pourtant des teintes mélodiques qui tentent vainement d’adoucir le tout. Et je dis bien vainement parce qu’il y a de quoi rendre tous les batteurs envieux (oui, oui ne soyez pas jaloux messieurs, j’adore aussi les batteurs… 2ème principe de base !). Et d’ailleurs… n’entendrais-je pas au loin dans la plaine, quelques chœurs épiques à souhait qui m’appellent…qui m’appellent ?

Alors, si vous aviez encore des doutes,  Le Tyran et l’Esthète est une œuvre magistrale et érudite à acquérir et à diffuser massivement autour de vous. Chapeau bas messieurs…