Dépérir
Black Beast
Genre Black Metal
Pays Canada
Label Adipocere Records (distribué par Season of Mist)
Date de sortie 09/04/2022

Site Internet

Dépérir, verbe intransitif :

1 – S’affaiblir par consomption graduelle ;

2 – S’acheminer vers la ruine, la destruction.

S’il paraît tentant à première vue d’appliquer ces simples définitions que donne un dictionnaire au groupe portant ce nom, la réalité rend les choses beaucoup moins simples. Formé en 2015 à Québec, il paraît à première vue peu probable que Dépérir soit une formation de Metal extrême. Même si je sais que ce terme est un peu fourre-tout.

Eh bien ! Dépérir pioche dans une multitude de styles Metal différents et fusionne le tout dans un Black Metal puissant et vraiment efficace. On y retrouvera des éléments de Death, de Thrash, des clins d’œil à la vieille école bien disséminés, avec une aisance et une qualité de rendu ahurissantes. Dépérir est passé au travers de quelques changements au sein de la formation depuis 2020. Entre autres, l’arrivée au chant de Bob Girard en 2020 et tout récemment l’ajout d’Éric ‘Wax’ Lamontagne à la guitare.

J’ai eu la chance de pouvoir assister au lancement de Black Beast au Bar Piranha à Montréal le 9 avril dernier. Donc, j’ai eu le loisir d’avoir en pleine tronche leur dernier album dans sa version la plus pure et déjantée.

Mais, ici je vous parlerai de l’album en version studio, bien assis dans mon salon, une bière à la main, tandis que l’aiguille de ma table tournante gratte les sillons de ce disque absolument brutal !

En premier lieu, la production est excellente. Les performances à la batterie y sont adéquatement rendues et très impressionnantes. Il faudra remercier Kevin Foley (ex Benighted) pour sa présence en studio. Les vocaux de Bob Girard donnent le ton et serviront ultimement à exacerber toute cette violence que l’on aime tant.

On a droit à douze titres équilibrés sur ce nouvel opus. De plus, il faut souligner les artistes invités comme vocalistes qui ont très bien servi à donner de la profondeur aux titres avec des chants plus gras et/ou agressivement caverneux, rendant un contraste intéressant. Julien Truchan (Benighted), Vincent Houde (Dopethrone), Fetus (Ultra Vomit) font partie des artistes invités sur l’album.

C’est hargneux et grandiose en même temps. La production n’est pas linéaire : on sait mettre au premier plan soit les vocaux, soit la batterie ou la guitare, là où il le faut et de façon intelligente. Merci à Thibault Bernard pour ce travail remarquable. On ne s’ennuie jamais sur cet album. Je pourrais comparer à Inepsy (formation québécoise très influencée par Motörhead ) en format Black Metal.

Tantôt je parlais de clin d’œil, eh bien on pourra y retrouver un peu de Slayer, ce qui me fit sourire et hocher de la tête. Dépérir joue aussi dans l’arène Thrash et sait comment nous violenter. Sans jamais s’éterniser sur une lancée, nous sommes souvent agréablement surpris par des transitions réussies allant de blast beats sans merci à des passages dignes de Celtic Frost. Aucun plagiat ici, simplement des compositions imprégnées de l’essence des grands du Metal.

On utilisera les fade-in et les fade-out parfois, (les fondus en français) ce qui donnera un aspect rétro bien apprécié et vieille école, vu surtout dans le Death Metal des années 80 et 90.

Il ne faut pas oublier la basse qui est bien représentée sur l’album. Nous ne sommes pas dans la grande technicité, mais c’est juste parfait, elle donne le ton et sonne vraiment bien.

Occasionnellement, on osera aller dans des avancées plus modernes, rappelant les français de Gojira, avec des riffs plus saccadés, mais sans excès qui rendrait le tout redondant. On plonge alors dans des envolées mélodiques à la guitare (car il y a quelques solos forts cools sur l’album).

Résumer Black Beast revient à dire que Dépérir a ultimement réussi son pari de fournir un Metal extrême, hyper bien foutu, assorti d’une production remarquable et de musiciens hors pair. De plus, Bob Girard assure le poste de Frontman avec charisme et ses prouesses vocales sont irréprochables.

Voici un lien Youtube pour l’écoute de Black Beast (avec Vincent Houde de Dopethrone comme invité), le premier extrait de l’album :

-‘Black Beast is gonna eat your heart and soul !!!’

DÉPÉRIR – Black Beast (ft. Vincent Houde – DOPETHRONE) – YouTube