Flotsam and Jetsam
I Am the Weapon
Genre speed/thrash metal
Pays États-Unis
Label AFM
Date de sortie 13/09/2024

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Flotsam and Jetsam, l’un des piliers du thrash metal américain, est de retour avec son nouvel album I Am the Weapon sorti le 13 septembre 2024. Après presque quatre décennies de carrière, le groupe continue d’affirmer sa place parmi les grands noms du genre, avec une musique toujours aussi percutante et un style qui a su évoluer sans jamais renier ses racines. Ce nouvel opus, véritable condensé de puissance et de mélodie, confirme une fois de plus que Flotsam and Jetsam n’a rien perdu de son mordant.

Formé en 1981 à Phoenix, Arizona, Flotsam and Jetsam a marqué l’histoire du thrash metal avec des albums emblématiques comme Doomsday for the Deceiver (1986) et No Place for Disgrace (1988). Bien qu’ils n’aient jamais atteint la même renommée que certains de leurs contemporains comme Metallica ou Slayer, leur contribution au genre est indéniable, et leur longévité témoigne de leur dévouement et de leur talent.

Un album qui puise dans le passé tout en regardant vers l’avenir

Musicalement, I Am the Weapon puise dans les racines thrash des années 80, tout en intégrant des éléments plus modernes. On y retrouve des influences de groupes comme Testament, Overkill et Exodus, avec des morceaux agressifs, mais toujours porteurs d’une certaine mélodie. Les riffs rapides, les solos éclatants et les lignes de basse grondantes sont omniprésents, tout comme les rythmiques explosives de Ken Mary qui apportent une véritable colonne vertébrale à chaque morceau avec son jeu rapide et précis. Il insuffle une énergie brute aux morceaux, passant de tempos effrénés à des rythmes plus groovy avec une aisance impressionnante.

L’album se distingue aussi par une production claire et massive, mettant en avant chaque instrument sans jamais perdre l’aspect organique qui a fait la renommée de Flotsam and Jetsam.

Les chansons de I Am the Weapon explorent des thèmes variés, mais souvent sombres. Le morceau-titre I Am the Weapon évoque la lutte intérieure de l’individu contre le système, un thème récurrent dans le thrash metal. Burned My Bridges traite de la rédemption et des erreurs du passé, tandis que The Head of the Snake s’en prend aux figures de pouvoir corrompues. Kings of the Underworld est une plongée dans les ténèbres de l’esprit humain, un thème que le groupe a souvent abordé tout au long de sa carrière. Dans l’ensemble, les paroles, portées par ce véritable frontman qu’est Eric A.K. avec sa voix puissante, versatile et émotive, et capable de passer de cris perçants à des moments plus mélodiques, ajoutent une profondeur à l’album, offrant des moments de réflexion au milieu de l’agression sonore.

Le principal point fort de ce nouvel opus réside dans sa cohérence. Chaque morceau s’enchaîne de manière fluide, créant une expérience d’écoute immersive du début à la fin. Bill Bodily, avec sa ligne de basse lourde et percutante, maintient la structure des morceaux tout en ajoutant une profondeur rythmique indéniable. Les séquences de Michael Gilbert, le maître des riffs thrash, avec sa technique impeccable et son sens des mélodies complexes, sont au cœur du son de l’album où Steve Conley apporte des solos incisifs et des harmonies travaillées. Le tout complète parfaitement la dynamique de l’album et les musiciens sont tout simplement impressionnants, montrant une maîtrise du genre sans jamais se répéter. Les titres comme Primal et Gates of Hell capturent l’essence du thrash metal tout en restant accessibles, avec des refrains accrocheurs qui se démarquent immédiatement.

Cependant, certains fans pourraient regretter un manque d’innovation radicale. Bien que l’album soit solidement construit, il reste fidèle à une formule éprouvée, ce qui peut sembler trop familier pour ceux qui attendent de Flotsam and Jetsam une plus grande prise de risque. Mais c’est aussi cette fidélité au genre qui plaira aux puristes du thrash, toujours en quête de sons authentiques.

L’album est organisé de manière réfléchie, avec une montée en puissance progressive. A New Kind of Hero ouvre l’album avec une explosion d’énergie, un titre rapide et furieux qui prépare l’auditeur à ce qui va suivre. Ensuite, des morceaux comme Cold Steel Lights apportent une légère accalmie, avec des passages plus lents et mélodiques, avant que l’intensité ne reprenne de plus belle avec des titres comme Running Through the Fire.

Chaque morceau semble avoir sa propre identité tout en s’insérant parfaitement dans la globalité de l’album. Les solos sont bien placés, jamais excessifs, et les transitions entre les différentes sections sont fluides, ce qui témoigne de l’expérience du groupe.

I Am the Weapon est un album qui rappelle pourquoi Flotsam and Jetsam a résisté à l’épreuve du temps. Il capture l’essence du pur heavy metal et du thrash metal tout en apportant une production moderne et des performances solides de tous les membres. Les fans de longue date ne seront pas déçus, tandis que les nouveaux venus dans l’univers du groupe y trouveront un parfait point d’entrée.

L’énergie brute qui se dégage de cet album promet des performances live mémorables. Flotsam and Jetsam est un groupe à voir sur scène, et avec cet album, ils prouvent qu’ils sont toujours au sommet de leur art. Si vous êtes amateur de thrash ou de heavy metal, I Am the Weapon est un achat incontournable, et leurs concerts promettent d’être un véritable déferlement d’énergie. Un groupe qui devrait truster le haut des affiches des concerts et festivals et incontestablement sous-estimé depuis bien trop longtemps.