Stinky, Insanity Alert, Infected Rain, Comeback Kid, Les Tambours du Bronx, Terror, Lordi, Electric Wizard
Saint-Maurice-de-Gourdans (Ain), France
Date 3 août 2024
Chroniqueur Emy Ruiz
Photographe Emy Ruiz / Jordan Fonvieille
https://www.sylakopenair.com

En ce deuxième jour de Sylak, le réveil est un peu dur ! Je ne vais pas vous cacher que j’arrive un peu après l’ouverture sur site pour pouvoir tenir jusqu’à ce soir car la prog est fabuleuse et ça termine sur Electric Wizard (et alors là accrochez-vous : je les ai ratés…) ! Il y a encore plus de monde qu’hier, le soleil est au rendez-vous (d’ailleurs, le Sylak a la gentillesse de proposer gratuitement de la crème solaire… et ce n’est clairement pas de trop !) Bref, il fait beau, les stands de bouffe et de boisson tournent à plein régime et sont assez qualitatifs dans l’ensemble (big up au camion de pâtes… qu’avec mon amie Nelly on a littéralement dépouillé !) Même si le stand qui propose des diots semble davantage nous sustenter grâce à des andouillettes (et pour moi qui vis en Haute Savoie, ça compte, croyez-moi), tout est super ! Une grande diversité, pas trop d’attente, des prix corrects : on en revient au festival familial et chaleureux que je décrivais dans le premier acte de ce live report (et Shame on you si vous ne l’avez pas lu. Non : je ne fais pas référence à Ophélie Winter… c’est vous. Mais maintenant, vous avez aussi la chanson dans la tête).

Bon, avec tout ça, j’arrive pour écouter Stinky. Je suis un peu embêtée car je sais la hype (ça se dit encore ?) qu’il y a autour du groupe de nantais. Ma collègue K-ro les a vus au Hellfest (vous pouvez d’ailleurs trouver le live report ici : Hellfest 2024 – jour 2, 28/06/2024 – Metalalliance (metalalliancemag.ch)) et a adoré. Même si ce n’est pas mon style de prédilection, je suis plutôt bon public, surtout en festival ! Alors oui, Stinky, c’est plein de valeurs auxquelles j’adhère (même si généralement, j’aime bien quand ça reste subtil niveau zik), musicalement c’est propre et Clair déborde d’une énergie assez captivante. Après, on ne va pas se mentir : en ce qui me concerne, je n’ai pas trouvé que ça cassait trois pattes à un canard (ni deux d’ailleurs), mais c’est parce que ce n’est pas ce qui me fait vibrer. Le public a d’ailleurs semblé particulièrement réceptif et j’en suis ravie pour Stinky.

Arrive ensuite un groupe que j’avais hâte de revoir : Insanity Alert. Vu au Panic Fest il y a quelques temps (dont le live report est dispo par là : Panic Fest – Saint-Félix, Haute-Savoie (FR), 21 et 22 juillet 2023 – Metalalliance (metalalliancemag.ch)), je savais à quoi m’attendre et je m’en réjouissais d’avance ! Lorsque je les avais découverts, j’avais complètement adhéré. D’ailleurs, il est à noter qu’au Panic, il s’agissait d’un des groupes les plus sympa, les plus accessibles et les plus au contact du public que j’ai pu voir. D’ailleurs, aussitôt leur concert fini au Sylak, on pouvait croiser Kevin « Heavy Kevy » Stout (chant) déambuler bière à la main au milieu des festivaliers. Bref, si vous n’étiez pas prévenu qu’il s’agissait d’un groupe de crossover thrash autrichien, je pense que vous vous en êtes vite aperçu !  On a eu le droit à leur must have « Run to the Pit », au fameux « All mosh, no brain”. On a même eu une belle pancarte « Picon = amour ». Bref, c’est un carton plein et, malgré la chaleur, le public a carrément accroché !

Je pense que le groupe suivant était particulièrement attendu au regard des t-shirts croisés sur le fest ! J’ai nommé… Infected Rain. J’avais d’ailleurs interviewé leur chanteuse, Lena Scissorhands, il y a quelques temps (vous pouvez retrouver l’interview sur mon insta) et vraiment, j’avais été impressionnée par son charisme, sa gentillesse et son regard particulièrement lucide sur l’industrie musicale. Ne les ayant jamais vus en live, j’attendais donc de voir ce que ça donne et, même si c’est un peu paradoxal, ça n’en reste pas moins très positif. On ne peut nier l’énergie débordante de Lena et de ses comparses sur scène. Il existe en plus entre eux une alchimie évidente et ça se ressent, le line up est une évidence. Lena, Alice Lane (basse, pourtant arrivée récemment) et Vadim « Vidick » Ojog (guitare) sont vraiment dans l’interaction et en symbiose ! Lena est également très « photogénique » de par son esthétique (look, prestance, charisme). Par contre, bémol pour moi (mais je suis certaine que le groupe ne pourra qu’évoluer positivement quant à ce point) : le chant clair est quand même souvent faux. Alors on ne parle pas de faux comme moi qui chante sous la douche non plus, mais je me suis quand même fait la remarque à plusieurs reprises, et je ne suis pas la seule. Dans tous les cas, Infected Rain reste un excellent groupe de live !

À la suite su show passionné des Moldaves, j’ai fait une pause puis j’ai découvert Comeback Kid (punk hardcore made in Canada). Tous les potes sur place m’en ont parlé ! J’étais donc hyper enthousiaste à l’idée de cette nouvelle découverte. On ne va pas y aller par quatre chemins : comme Stinky (mais dans un tout autre registre), c’est propre, c’est dynamique, ça ambiance mais en ce qui me concerne (et peut-être que je ne suis pas le public cible), je n’ai pas trouvé ça exceptionnel non plus. C’est typiquement le genre de groupe qui marche très bien en festival  (et peut être plus) mais (et c’est personnel), à l’instar de Stinky, je ne trouve pas que ce soit si transcendant. Je n’ai même pas vu les chansons changer (et ne me dites pas que c’est la faute au rosé. Peut être un peu. Mais pas complètement). Après, ça reste hyper efficace et j’ai cru comprendre que la chanson « G.M Vincent & I » est un incontournable de Comeback Kid.

On voyage ensuite encore un peu grâce aux Tambours du Bronx ! J’adore leurs prestations, j’ai fait de la batterie et des percussions dès le plus jeune âge alors croyez-moi : je suis fan du concept ! Puis le trip un peu tribal / ethnique dans le Metal… j’en suis dingue. Leur participation aux lives de Sepultura sont tellement dingues que j’ai même ouvert mon Habilitation à Diriger des Recherches sur la captation de Roots Bloody Roots au Wacken. Bref, pour la petite fille qui a décidé de commencer la batterie à 4 ans que je fus, c’était clairement une super surprise dans la prog. Le groupe est en plus accompagné de Franky Costanza à la batterie (qui a l’air extrêmement sympathique). Et j’avoue que j’ai eu une impression mitigée. Déjà : Franky est planqué au fond de la scène. Si je puis me permettre : mettre la batterie en hauteur serait beaucoup plus efficace et pertinent, mais vous faites comme vous voulez évidemment 🙂 Ensuite, je suis venue voir les Tambours du Bronx et… le show est quand même très axé chant, avec un Reno (Lofofora) et un Stef Buriez, qui aussi sympathiques soient-ils (et qui ont le mérite de jouer en plein soleil…) sont très mis en avant. Je n’ai absolument rien contre eux, bien au contraire, mais je suis venue voir les Tambours du Bronx et au final, on ne les vois pas assez. Le truc cool, c’est que j’ai vu des potes se marrer sur scène, mais avec des Tambours en arrière-plan et un batteur caché encore derrière.

Le show suivant a interrogé quant à sa courte durée. Terror est donc monté sur scène mais pour un set relativement court, sans explication apparente. C’était sympa, les musiciens étaient à fond, le public a accroché mais pour moi, il y avait beaucoup trop de slameurs !

J’ai terminé ma soirée (à contre-cœur) sur Lordi ! Non pas que je n’étais pas heureuse de les voir mais je suis partie avant Electric Wizard et … quel regret ! Pour en revenir à nos « animaux du zoo de Vincennes » comme dirait Michel (toi vieux metalleux, tu sais de quoi je parle !), eh ben j’ai adoré. Pour avoir discuté avec des festivaliers en arrière-plan, Lordi a semblé assez dichotomique : les afficionados de la barrière étaient là pour acclamer Mr. Lordi et ses acolytes finlandais pendant que d’autres festivaliers, plus en retrait, n’étaient pas très convaincus. Plusieurs m’ont confié trouver ça « fade ». Moi j’adore le synthé dans les groupes de metal, je suis partisane de leur scéno donc : c’était super ! Et alors, mention spéciale à Hiisi (basse) et Mr. Lordi pour leurs nombreuses interactions avec le pit photo et le public ! Bon, si la musique est trop « vanille » pour certains, on a quand même eu le droit à un petit cours de français sur un vocabulaire pas très chaste. Par contre, Mr. Lordi, il faudra songer à y aller mollo avec les « oui oui » la prochaine fois que vous serez en France !

J’ai ensuite tâché d’attendre Electric Wizard, que j’adore mais… aussi fou que ça puisse paraitre : j’avais putain de trop froid ! Je suis donc rentrée le moral en berne et les frissons de froid (et d’émotions) plein les bras, et m’endormir la tête pleine de belles images et les oreilles bercées de douces mélodies !